PCF et LFI : Rupture à Gauche - Objectif Élysée 2022 #1
- Rudius Officiel
- 18 mai 2021
- 3 min de lecture
Ce lundi 10 mai 2021, le Parti Communiste Français a annoncé qu’il présenterait la candidature de Fabien Roussel aux prochaines élections présidentielles. Cet acte signe la fin de l’alliance avec La France Insoumise. Pourquoi le PCF veut-il se présenter ? A-t-il des chances de l’emporter ? Quelles en seront les conséquences pour Jean-Luc Mélenchon ? Est-ce la fin d’une possible Union de la Gauche ?
C’est officiel, après 15 ans d’absence, le Parti communiste français est de retour dans la course aux présidentielles. Le week-end du 9 mai , les adhérents du parti se sont montrés largement favorables à une candidature du PCF aux prochaines élections. Cet acte officialise ainsi la rupture entre les communistes et La France Insoumise de Mélenchon qui avaient pourtant fait ensemble des scores honorables en 2012 et 2017.
Mais alors pourquoi cette rupture et quelles peuvent en être les conséquences pour la gauche en 2022.
Fabien Roussel s’est fait élire en 2018 comme Secrétaire national d’un Parti centenaire pris dans un long déclin depuis plus de quarante ans. En 2017, le PCF obtient son plus mauvais score aux législatives, de même lors des Européennes l’année suivante où il ne parvient pas à décrocher un seul siège d’eurodéputé.
Roussel se trouve ainsi à la tête d’un parti qui n’a jamais été aussi proche de l’extinction. Si poser sa candidature aux présidentielles peut sembler perdu d’avance, il y a de quoi douter que le but recherché soit de l’emporter, mais davantage de survivre. L’élection présidentielle offre une couverture médiatique bien plus large aux partis qui s’y présentent que celle qu’ils peuvent avoir durant les élections européennes ou régionales suscitant moins d’intérêt chez les Français.
Ces dix dernières années, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a bénéficié de cette médiatisation à la place des communistes et il semblerait que ces derniers aient envie de récupérer leur part de cette couverture pour tenter de sortir leur parti du déclin.
Reste à savoir si les communistes sauront ne serait-ce qu’atteindre les 5% nécessaire au remboursement des frais de campagnes l’année prochaine ou rester aux alentours de leur résultat de 2007 qui s’élevait péniblement à 1,5%. Pour cela le parti devra moderniser sa communication ainsi que son idéologie qui semble stagner depuis les années 2000. Le PC essaye d’ores et déjà de se démarquer de La France Insoumise par son programme, en se montrant favorable à l’énergie nucléaire, ou à une politique plus répressive au niveau de la sécurité.
*Extrait : Fabien Roussel Bourdin BFMTV – 11 mai 2021*
Avec cette candidature, La France Insoumise ne perd pas seulement son premier allié, mais elle perd aussi les militants qui vont avec. Si le Parti communiste est très loin de ses heures glorieuses, il n’empêche qu’il possède encore un certain ancrage local dans de nombreuses villes de France ainsi qu’une longue expérience du militantisme politique et des campagnes électorales. Ce n’est donc pas seulement un allié à 2-3% que perd Mélenchon ici, mais bien toute une partie de ses effectifs et d’un arsenal qui lui aurait été très utile pour les présidentielles.
Si la candidature de Fabien Roussel n’empêche pas obligatoirement une future union de la gauche de se former, elle met tout de même ce projet particulièrement à mal et accentue la division dans un camp déjà fort fragmenté et qui n’hésite pas à s’envoyer des attaques régulièrement.
Pourtant il semble à ce jour que le meilleur moyen pour un de ces partis d’accéder au second tour l’année prochaine serait dans une union de la gauche. Car si à trois reprises la gauche a pu parvenir au pouvoir sans avoir un programme commun, que ce soit avec les deux mandats de Mitterrand ou avec celui de Hollande en 2012, les forces de gauche à ces moments-là étaient bien plus importantes qu’aujourd’hui. La totalité des partis de gauche atteignait au minimum 40% des voix, et le parti dominant (le PS à cette époque) avait le soutien d’au moins 20% des électeurs.
En 2017, l’ensemble de la gauche avait eu du mal à dépasser le quart de l’électorat des voix, et les sondages pour 2022, leur donnent plus ou moins le même score pour le moment.
C’est donc un départ qui semble des plus incertains pour la gauche en ce début de course à la présidentielle, mais à un an des élections, alors que la campagne n’a toujours pas officiellement débuté, tout reste possible.
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