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L’hypothèse Éric Zemmour : Quelles sont ses chances ? - Objectif Élysée 2022 #2

  • Photo du rédacteur: Rudius Officiel
    Rudius Officiel
  • 6 oct. 2021
  • 13 min de lecture

Pas encore candidat déclaré et il ne cesse pourtant de grimper dans les sondages. Éric Zemmour intrigue et semble bouleverser la campagne présidentielle.

Tous les commentateurs en parlent, il fait la une de tous les journaux et depuis qu’il a dû quitter CNews, il n’a jamais été aussi présent dans les médias. L’hypothèse de la candidature d’Éric Zemmour à la présidentielle est de plus en plus plausible. Lui s’en défend, dit hésiter à se présenter, qu’il y réfléchit, mais en même temps il s’y prépare, il forme une équipe, il s’entoure, il cherche des soutiens financiers, politiques, et des signatures. Lui qui était absent des réseaux sociaux, s’est créé des comptes Instagram, Facebook et Twitter, des affiches de lui ont été collées dans plusieurs villes par des soutiens, bref, la campagne Zemmour est déjà en marche. Ses intentions de vote ne cessent d’augmenter pour passer de 5% en juillet à 11% aujourd’hui. Il organise d’un tour de France censé être une tournée pour la promotion de son livre, nommé subtilement « La France n’a pas dit son dernier mot » et déjà vendu à près 200.000 exemplaires. Sa tournée de promotion a elle aussi été nommée avec subtilité « À la rencontre des Français » et les vidéos de ses rencontres ont davantage l’allure de clip de campagne que de rencontres littéraires.

Il est temps donc de s’attarder un peu sur cette hypothèse Zemmour. Nous allons dans un premier temps revenir rapidement sur ce nouveau livre pour ensuite analyser la candidature de Zemmour, son programme, ses points forts et ses faiblesses et enfin répondre à l’ultime question : Éric Zemmour a-t-il ses chances de remporter la présidentielle ? Nous allons aborder ces questions de façon froide, sans anathème ou adulation, sans morale ou sentiment, mais simplement de façon raisonnée en laissant les convictions et les questions de bien ou de mal de côté. C’est ce que nous allons faire pour tous les candidats que nous traiterons dans ces vidéos car ce que nous voulons c’est comprendre et analyser, en mêlant le moins possible les émotions à la raison.


Le livre

Contrairement à ce que l’on pourrait penser en lisant le titre, « La France n’a pas dit son dernier mot », n’est pas un programme politique. Ce livre est présenté sous forme de témoignages directs d’événements ayant eu lieu de 2006 à 2020. Il peut s’agir de réaction aux attentats de Charlie, de réactions aux événements sportifs ou culturels, mais il s’agit surtout de dévoiler certaines conversations intimes lors de dîners mondains parfois secrets dans tel ou tel restaurant parisien. Zemmour y raconte des entretiens privés qu’il a eues avec des politiques, ministres et journalistes. Et c’est surtout là que réside l’intérêt de ce livre, c’est dans ses révélations des coulisses politiques et médiatiques et si comme moi vous êtes friand de ce genre d’histoire de politique politicienne alors vous allez adorer ce livre.

On apprend des choses surprenantes, comme par exemple cette rencontre secrète que Zemmour aurait organisée, en avril 2008, entre le ministre de Sarkozy de l’époque, Henri Guaino et Jean-Luc Mélenchon.

Mélenchon s’en était d’ailleurs justifié il y a quelques années sur LCP.

Sauf qu’il semblerait selon Zemmour que cette rencontre ait eu lieu à la demande de Mélenchon, qui voulait également rencontrer Patrick Buisson, conseillé de Sarkozy souvent qualifié par le Front de gauche d’extrême droite. Mélenchon aurait voulu organiser une nouvelle alliance « Gaullo-communiste » afin de détruire le Parti Socialiste qu’il venait de quitter.

Autre chose intéressante c’est le nombre de personnes qui aurait dit en privé qu’ils étaient d’accord avec les analyses et constats d’Éric Zemmour. Parmi eux on a Édouard Balladur, Nicolas Dupont Aignan certes, mais on y retrouve des gens plus surprenants comme l’écrivain Yann Moix qui lui aurait dit qu’il avait eu raison sur tout . Des aveux aussi de personnes qui ont parfois été hostiles avec Zemmour en public comme Léa Salamé qui lui aurait dit au lendemain des attentats de Charlie que ça lui donnait raison sur tout . Sinon on retrouve également Jean-Louis Borloo, Gilles Clavreul délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme sous Hollande ou encore l’écrivain et haut fonctionnaire de gauche Régis Debray.

Bien sûr, tous ses aveux sont à prendre au conditionnel, car on peut douter que ces personnes admettent en public avoir bel et bien dit cela. Mais l’intérêt de ce livre réside principalement là-dedans, dans la découverte de ces conversations intimes, ces dîners privés et dans les altercations qui ont pu avoir lieu dans les coulisses des débats médiatiques et des bureaux des chaînes d’info.


Programme

Si vous vouliez connaître plus de détail sur le possible programme d’Éric Zemmour, vous serez assez déçu par le livre qui ne le mentionne que dans 6 pages sur 300. Il en parle un peu dans la conclusion et dans une rencontre avec Xavier Bertrand qui lui aurait demandé ce qu’il proposerait en matière d’immigration . Mais on va néanmoins essayer de résumer ce que serait le programme d’Éric Zemmour pour la présidentielle.

Zemmour présente ses priorités sous la forme des « 5 I », à savoir : Identité, Immigration, indépendance, instruction et industrie. Le point le plus détaillé, sans surprise, est celui de l’immigration. Pour Zemmour l’objectif est d’arrêter les flux migratoires à l’aide de plusieurs mesures comme la suppression du regroupement familial, celle du droit du sol et l’encadrement strict du droit d’asile. Il veut rétablir la double peine et supprimer la double nationalité pour les délinquants afin de faciliter leur expulsion.

Pour la plupart de ces mesures, Zemmour veut les faire passer par référendum afin qu’elles ne soient pas bloquées par le Conseil constitutionnel.

En ce qui concerne l’indépendance, Zemmour veut que la France s’émancipe des pouvoirs supranationaux en rétablissant la primauté de la souveraineté nationale. Ainsi la France quittera le commandement intégré de l’OTAN, mais ne sortira pas de l’Union européenne ou de l’Euro. L’exemple le plus approprié à titre de comparaison serait celui du dirigeant hongrois Victor Orban qui va régulièrement à l’encontre des directives européennes sans pour autant quitter l’Union.

La sécurité occupe également une place importante dans cette esquisse de programme avec la « reprise en main par l’État des « zones de non-droit » » et la fermeture des mosquées salafistes et des celles contrôlées par les Frères musulmans.

En ce qui concerne l’économie et le social, on ne retrouve que très peu de propositions dont les principales sont la réindustrialisation de la France et le protectionnisme économique.

On peut citer encore d’autres mesures diverses comme le rétablissement de la préférence nationale pour les aides sociales comme les allocations familiales ou l’aide au logement, ou encore le rétablissement de la fameuse loi de Bonaparte de 1803 dont on n’arrête pas de parler, qui concerne l’obligation de donner un prénom français à ses enfants ou issues des grandes figures historiques, mais globalement voilà pour les points les plus fondamentaux de ce qui serait le programme de Zemmour s’il se présentait.

L’avantage de ce programme pour Zemmour, c’est qu’il répond déjà à une partie des inquiétudes des Français. Selon un sondage IFop d’avril 2021, 70% des Français jugent la sécurité et la lutte contre le terrorisme tout à fait prioritaire, la lutte contre la délinquance arrive à 69%, 49% des Français pensent qu’il est tout à fait prioritaire d’améliorer la situation dans les banlieues et 48% juge prioritaire de lutter contre l’immigration clandestine.

Mais si Zemmour se présente vraiment à la présidentielle, il devra développer davantage certains points s’il veut s’installer comme candidat crédible. Avec la pandémie, le domaine de la santé , de son manque de moyen et d’effectif est le thème jugé le plus important pour les français avec la lutte contre le Covid-19 . Il lui faudra un plan solide pour lutter contre le chômage et contre la précarité . L’éducation aussi est importante et est placée en 3ème priorité par les Français. Enfin, Zemmour devra s’aventurer sur des domaines qui ne sont pas les siens à l’origine et proposer des mesures concrète et cohérente en matière d’environnement pour être crédible, sans pour autant se focaliser trop sur ce point qui n’est pas vraiment la priorité de son électorat.

Développer ces points et les organiser en un programme cohérent et crédible fait partie des défis de Zemmour.

Maintenant on va passer en revue les points faibles et les points forts de Zemmour en tant que candidat.


Les points faibles

La première de ses faiblesses est peut-être son sujet de prédilection, le thème de la civilisation. Pour Zemmour la civilisation française, voire occidentale, est en danger et le pays serait menacé par la guerre civile. Alors il ne s’agit pas ici de savoir si son diagnostic est correct ou non, mais il s’agit d’analyser les conséquences d’un tel message. Et d’un point de vue électoral, ce n’est pas particulièrement vendeur, c’est un sujet clivant qui finalement ne convainc que les convaincu et qui est assez sombre et pessimiste pour la plupart des gens. Ce n’est pas avec un tel constat que l’on donne envie aux gens de voter pour soi. Pour autant Zemmour ne doit pas arrêter d’en parler ou on aurait l’impression qu’il retourne sa veste, mais il doit essayer d’y mettre une touche d’optimisme, de vision plus positive de la situation. Il faut voir ça comme un processus narratif avec une menace qui ici serait la civilisation en danger, une solution : le programme de Zemmour qui mène à une résolution, une happy end qui serait la France apaisée ou reconstruite par exemple. Envisager une issue favorable, un projet d’harmonie et d’idéal à atteindre rendrait sa candidature plus attractive.

La deuxième faiblesse de Zemmour est son impopularité. Depuis des années Zemmour divise, crée la polémique, enchaîne les scandales médiatiques et les procès et tout cela à un impact sur son image. Début septembre, un sondage Elabe montre que 61% des Français ont une image négative de Zemmour contre 19% qui ont une image positive avec 20% ne le connaissant pas ou n’ayant pas d’opinion. Il se place donc derrière Xavier Bertrand avec 31% d’image positive, Valérie Pécresse (28%) et Marine Le Pen (26%).

Ce problème d’opinion n’est pas irrémédiable, mais ça demande beaucoup de temps et une vraie stratégie pour redorer l’image d’une personnalité. L’un des meilleurs exemples en termes d’amélioration d’image est probablement le cas de Jean-Luc Mélenchon lors de la dernière présidentielle qui en l’espace de 8 mois est passé de 31% d’opinion favorable en septembre 2016 à 56% en avril 2017. Même si ensuite il a rapidement rechuté pour aujourd’hui atteindre le même niveau que Zemmour, mais ça, nous y reviendrons dans une prochaine vidéo sur Mélenchon. Dans tous les cas, c’est pour l’instant le problème principal de la candidature de Zemmour, son image défavorable liée à sa radicalité et aux polémiques.

Un autre point faible de Zemmour est son manque d’expérience politique. S’il a suivi de près la politique depuis plus de 30 ans en tant que journaliste, Zemmour n’a jamais exercé aucun mandat politique et n’a donc pas les mêmes connaissances et compétences que ses concurrents en matière d’administration et d’exercice du pouvoir. Si grâce à ça il peut se déclarer comme un candidat hors système, ça peut également l’handicaper dans les débats techniques.

Enfin, le dernier point problématique de Zemmour que nous aborderons ici est sa radicalité. Que ce soit sur sa politique migratoire, sur le principe d’assimilation ou sur sa politique sécuritaire, Éric Zemmour défend une vision politique qui est perçue comme étant d’extrême-droite. Lui s’en défend naturellement et dit être dans la droite lignée du RPR des années quatre-vingt. On a vu revenir il y a quelques temps cette archive des états-généraux qui ont eu lieu en mille neuf cent quatre-vingt-dix entre le RPR et l’UDF.

Ces deux partis, loin pourtant de l’extrême droite, s’étaient accordés sur certaines positions en matière d’immigration et d’intégration comme la « fermeture des frontières », la préférence nationale pour les aides sociales, la lutte contre les « ghettos ». Et ils disaient également dans leur texte de synthèse qu’il y aurait une « incompatibilité entre l'islam et les lois de la République » et qu’il faudrait « organiser un courant français de l’Islam pour que l’intégration se fasse »

Ces points correspondent tous avec le programme d’Éric Zemmour qui est effectivement dans une ligne gaulliste et Zemmour aurait pu être placé dans la droite traditionnelle par les observateurs s’il n’y avait pas eu tout d’abord un changement de paradigme depuis la fin du XXème siècle. À cette époque, la question de l’immigration et de l’identité française n’étaient pas tabous, tous les partis traitaient ces questions et même le Parti Communiste avait un discours fort sur ces points.

Mais depuis l’arrivée de Mitterrand au pouvoir, les clivages ont été perturbés. Le Front National a gagné en visibilité et en électorat, divisant ainsi la droite pendant que le Parti Socialiste recentrait son électorat vers les français issus de l’immigration en récupérant ou en organisant des mouvements comme « Touche pas à mon pote », ainsi alors que les questions d’immigration et d’assimilation traversaient tous les partis, elles furent progressivement abandonnées à l’extrême droite. Mais il n’y a pas encore si longtemps que ça, en 2007 la campagne de Sarkozy était axée sur ces points-là auxquels s’ajoutait la sécurité avec une sémantique parfois violente sans pour autant atteindre le même niveau que le RPR.

Depuis, le changement de paradigme s’est encore accentué et les propos de Zemmour qui aurait été jugés comme étant de la droite forte il y a 15ans ou de la droite gaulliste il y 30ans, sont aujourd’hui vus comme étant d’extrême-droite et les questions de civilisation en danger n’aident pas à donner une image apaisée d’Éric Zemmour.


Les points forts

En ce qui concerne les points forts de Zemmour pour la présidentielle, il y a en premier lieu sa propre cohérence et tout d’abord sa cohérence à travers le temps. On a beau parfois entendre que Zemmour se serait radicalisé depuis quelques années, on remarque pourtant qu’il tenait à peu de chose près le même discours dès 2003 quand il entre à I télé, l’ancêtre de CNews, face à Christophe Barbier et Nicolas Domenach. De même en 2006 quand il devient chroniqueur à On n’est pas couché sur France 2. La vraie différence c’est qu’à l’époque quand il parlait des prénoms français ou de l’assimilation, les invités autour de lui riaient et levaient les yeux au ciel, aujourd’hui ils ont plus tendance à s’insurger. Les réactions changent, mais le discours reste similaire.

Ensuite il y a une cohérence idéologique chez Zemmour. C’est quelqu’un qui a une matrice idéologique, qui analyse la société à travers ce prisme et qui a une pensée cohérente dans ses analyses, au risque justement de ne plus réfléchir en dehors de cette zone idéologique. Quand par exemple il assimile la délinquance à un djihadisme du pauvre , mû par l’islam et par le conflit civilisationnel, on sent que son logiciel atteint ses limites et qu’il y a une volonté de mettre des faits dans cases qui ne sont pas appropriées. Il y a donc parfois un risque de frôler l’absurde.

Son deuxième point fort, lui aussi à double tranchant, est son absence de langue de bois. S’il y a bien une chose qu’on ne peut pas reprocher à Zemmour, c’est de ne pas dire ce qu’il pense, au risque justement qu’on lui reproche de dire ce qu’il pense. Sa franchise, sa façon de parler sans filtre peut être particulièrement attirant pour les électeurs qui seraient lassés des discours des politiques habituels. Zemmour choque, Zemmour dérange, mais du coup Zemmour fait vendre. Il est vu comme un excellent client pour les médias et on peut être certain que la moindre punchline sera dans tous les journaux le lendemain. C’était plus ou moins la même chose avec Donald Trump et on peut dire que ça lui a plutôt réussi, en tous cas pour la première élection. De plus, c’est le genre de discours qui peut séduire une partie du plus grand réservoir à vote de France : les abstentionnistes.

Enfin ses deux derniers atouts sont liés. Tout d’abord c’est un débatteur redoutable. Que ce soit face à Mélenchon dernièrement, Manuel Valls, Éric Dupont Moretti, Jacques Attali ou Bernard Henri-Lévy, Zemmour n’est jamais en manque d’arguments, de petite phrase cinglante et surtout de citations bien placées.

Et c’est là la dernière qualité de Zemmour, c’est sa culture. Zemmour est quelqu’un d’extrêmement cultivé et qui aime le faire savoir.

Et avoir de la culture c’est un excellent avantage, particulièrement dans une campagne présidentielle française. C’est très utile en débat évidemment, mais également durant les meetings et les discours, ça a un attrait sur le public, ça fait référence à un imaginaire et ça permet d’inscrire le discours dans les mémoires et de le légitimer. À titre de comparaison, Jean-Luc Mélenchon qui est également très cultivé et qui lit énormément, met une grande part de sa culture dans ses discours et il est celui qui fait l’une des meilleures campagnes à chaque présidentielle. Il va même jusqu’à inclure régulièrement des poèmes dans ces discours et Victor Hugo ou Baudelaire ça ne laisse jamais indifférent. La culture c’est un avantage de taille en France, que ce soit dans la politique ou dans la vie d’ailleurs.


Les chances de Zemmour

Maintenant on en vient à la fameuse question : Éric Zemmour a-t-il ses chances de remporter la présidentielle ?

C’est compliqué. Zemmour part avec un potentiel électoral assez restreint qui varie aux alentours des 19%. Il peut dépasser ce seuil ou même rester en dessous et accéder au second tour, ça a été le cas de Chirac et de Le Pen en 2002 qui sont arrivés en tête avec respectivement 19 et 16% des voix.

Il y a deux stratégies principales envisageables. La première est de se présenter comme l’anti-macron. Pour Zemmour, Macron est le représentant de l’alliance des bourgeoisies de gauche et de droite favorable à la mondialisation. À l’inverse Zemmour avait déjà mentionné que lui voulait rassembler les souverainistes et les populistes de droite et de gauche. En ce qui concerne ceux de droite, c’est assez réalisable, mais s’il veut dépasser son camp, il faut qu’il propose des mesures concrètes qui pourraient ramener cette gauche. Il faut des points importants sur l’économie, le social, des mesures pour le chômage, pour les services publics, pour les salaires et pourquoi pas même pour la régulation de la finance.

Cette première stratégie n’est pas forcément incompatible avec la seconde qui serait une alliance des droites. Pour l’instant la droite d’opposition compte plus ou moins 4 candidats principaux : Xavier Bertrand qui se lance en solo, le candidat des Républicains qui devrait être désigner en décembre, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. C’est fort peu probable, voir tout simplement impossible que tous ces candidats acceptent de se rassembler autour de Zemmour, en revanche ce qui est possible pour lui c’est de siphonner leur électorat.

Après le débat du second tour de 2017 et le ratage total de Marine Le Pen (extrait), un fait à choquer les analystes politiques, le seuil électoral de Le Pen n’a pas bougé. Là où elle emportait 21,3% des voix au premier tour, rien n’a changé 6 mois plus tard où les sondages lui donnent 21,5% d’intention de vote. Pourtant ce débat a été terrible pour elle, elle a été littéralement ridiculisée face à Macron et ça aurait dû avoir un impact sur son électorat, mais il n’en est rien. C’est probablement parce que les gens ne votent pas Marine Le Pen pour Marine Le Pen, ce n’est pas sa personnalité qui séduit, ni ses capacités, mais bien ce qu’elle représente pour cet électorat qui la voit comme la seule alternative à droite. Et c’est là que Zemmour peut s’imposer. Si Zemmour arrive à prendre assez d’électeurs à la droite traditionnelle de Xavier Bertrand et des Républicains pour devenir un candidat alternatif, il peut espérer un transport massif des voix de Le Pen vers lui et ainsi accéder au second tour à sa place.

C’est une possibilité, c’est difficile à réaliser, mais c’est envisageable. Enfin un dernier problème est que la hausse significative dans les sondages de Zemmour et sa large couverture médiatique arrive trop tôt dans la campagne présidentielle. Ça l’installe certes dans les candidats potentiels, mais ça a le risque d’épuiser sa couverture médiatique et de lasser plus rapidement les électeurs.

Donc est-ce qu’Éric Zemmour a ses chances de gagner la présidentielle ? Disons qu’il a autant de chances que Macron en octobre 2016, quasiment aucune donc et tout dépendra de la campagne qui en France peut tout changer.


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