Qu'est-ce que le totalitarisme ?
- Rudius Officiel
- 21 déc. 2022
- 15 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 déc. 2022
De l'endoctrinement idéologique à l'extermination de l'individu, retour sur le régime politique le plus marquant de notre histoire.
Table des matières
Introduction
27 janvier 1945, pendant la longue contre-offensive russe, l’Armée rouge affronte les forces du Reich sur les bords de la Vistule en Pologne. Après 15h de combats victorieux, les russes franchissent les grilles du complexe d’Auschwitz, au-dessus des quelles, trônent en lettres de métal cette phrase tristement célèbre : Arbeit macht frei - le travail rend libre.
Avec la libération des camps d’Auschwitz Birkenau, le monde découvre les conséquences du régime nazi. Ce ne sont pas moins de 10 millions de personnes qui furent déportés aux quatre coins du Reich dans ses camps de concentration et d’extermination. 6 millions y perdront la vie.
En 1973, Alexandre Soljenitsyne publie un livre choc, l’archipel du Goulag, révélant le système concentrationnaire soviétique de l’époque stalinienne. Dans ces camps de travail, nulle chambre à gaz allemande, mais l’hiver glacial russe les remplace. Des prisonniers condamnés pour 5 ans, pouvaient ne toujours pas en être sorti après 20 années, s’ils parvenaient à survivre jusque-là… Aujourd’hui encore, on ignore précisément le nombre d’hommes et de femmes qui ont trouvés la mort dans ces camps durant le régime de Staline. On parle de 12 à 20 millions de prisonniers avec un bilan humain pouvant aller de 2 à 7 millions de morts. [1]
À la parution de son ouvrage, Soljenitsyne sera décrié, discrédité voire insulté, non seulement par l’URSS, mais également par bon nombre d’intellectuels de gauche occidentaux. L’ouverture des archives soviétique, à partir de 1986, finira par lui donner raison et nul ne put continuer d’ignorer l’ampleur que fut le système répressif stalinien.
L’Allemagne hitlérienne et la Russie stalinienne, que pourtant tout sépare, se retrouvent sur un unique point commun : le régime totalitaire que les deux tyrans ont instauré.
Aujourd’hui utilisé pour dénoncer la moindre restriction de liberté aussi minime soit-elle, le totalitarisme est un concept complexe et si particulier qu’il ne peut être utilisé sans précaution. Nous verrons ici quelles sont les composantes du totalitarisme, de sa suprématie idéologique à son emprise totale sur la société et comment il a pu s’immiscer dans la sphère la plus intime des Hommes pour en détruire leur individualité et leur humanité.
Le nombre de pays que l’on peut qualifier sans aucune hésitation de totalitaire est restreint, il n’y en a en vérité que deux : celui de l’Allemagne Nazie (1933-1945) et celui de la Russie soviétique sous Staline (1929-1953). Ce sont les deux seuls régimes où il n’y a aucun débat sur le fait qu’ils étaient totalitaires. [2]
Idéologie et Homme nouveau
Le totalitarisme, à la différence des régimes autoritaires est profondément animé par une idéologie. Et même si le stalinisme et le nazisme sont loin de partager un socle idéologique commun, le fanatisme qu’ils inspirent est semblable, de même que leurs méthodes. Dans les deux pays, la violence d’État va se déployer en terreur contre des groupes sociaux entiers.
En Allemagne, cette terreur sera appliquée contre les juifs, les tziganes, les communistes, les libéraux, les artistes, les asociaux ou l’église confessante.
En URSS, ce sont les paysans enrichis, ceux qu’on nomme « les koulaks », les profiteurs qui sont persécutés. Dans la liste, on retrouve également les croyants, les anciens tsaristes, les minorités nationales ainsi que tout opposant réel ou potentiels qualifiés de « réactionnaires ».
Pour les deux idéologies, il faut un « ennemi total », « un fautif » ou « un nuisible » ! Et pour les deux idéologies, il faut un idéal à atteindre. Cet idéal c’est l’homme lui-même, où en tout cas le surhomme qu’il peut devenir. Le stalinisme se basera sur les lois de l’Histoire et le matérialisme historique de Marx pour créer son nouvel Homme, l’homo sovieticus, le soviétique fort, productif, obéissant et dévoué à la cause et au parti. Hitler aura son homme pur également, le fameux arien censé être la race supérieure de par les lois de la Nature.[3] [4]
Les deux idéologies vont se baser sur un livre de référence : le manifeste du Parti Communiste pour l’un, Mein Kampf pour l’autre.
L’objectif du totalitarisme est simple : la transformation totale de la société et des individus pour les mener vers un monde nouveau peuplé d’hommes nouveaux.
Le contrôle des six monopoles
Pour se faire, les totalitaires vont se doter d’un arsenal institutionnel total dont l’objectif est la coercition, le contrôle de la vie politique, des sociétés, de la communication. Et cet arsenal sera celui des monopoles appliqués avec force et terreur.[5] [6] [7]
Le premier est le monopole idéologique. L’idéologie est la vérité suprême de l’État, elle s’occupe de tous les aspects humains et ne peut coexister avec d’autres. Sans idéologie, pas de régime totalitaire. Et toute faute commise, qu’elle soit au niveau politique ou économique, est directement considérée comme une faute idéologique.
Le totalitaire s’arrogera le monopole du pouvoir, qui lui permettra de contrôler tous les moyens de coercition. Ce monopole leur permet un contrôle policier de terreur (même sur l’économie) et de persuasion. Le pouvoir mettra en place une police secrète comme la Gestapo et le NKVD, ainsi que des camps de concentration ou de rééducation pour réprimer les « fautifs ».
Dans le régime nazi, tous les symboles de résistance quels qu’ils soient furent exterminés.[8] Un exemple édifiant pour comprendre l’étendue de ce monopole, est celui de Hans et Sophie Scholl. Ces deux frère et sœur faisaient partie d’un mouvement résistant au nazisme qui se nommait « la rose blanche ». Après avoir distribués des tracts et avoir critiqué les guerres du régime, les Scholl furent dénoncés par le concierge de l’université dans laquelle ils étudiaient. Suite à des interrogatoires mêlés de torture, le frère et la sœur avouèrent leurs « crimes » et furent condamnés à la peine capitale par le tribunal populaire (Volksgerichtshof) pour « démoralisation des troupes ». Les jeunes étudiants seront guillotiné le 22 février 1943. [9]
Toujours en Allemagne nazie, des enfants âgés de 7 à 13 ans furent également condamnés à mort par pendaison pour faire office d’exemple. Ces enfants faisaient partie d’un groupe rebelle, les pirates Edelweiss (Edelweißpiraten) qui avait comme particularité de se bagarrer contre les jeunesses hitlériennes. [10] En Allemagne nazi, il n’y a pas d’âge pour être considéré comme ennemi de l’État.
Dans le même ordre, en URSS, Staline avait organisé la purge d’environ 1.260.000 personnes considérées par le régime comme étant nuisible, le tout en l’espace d’à peine 16 mois. [11]
S’ajoute à cela, le monopole économique et professionnel qui fait partie de l’État. Bien qu’il faille nuancer l’économie Hitlérienne qui était « plus libérale », c’est-à-dire que des firmes privées pouvaient y faire des affaires, le régime au final avait toujours le dernier mot sur l’économie. Le système communiste stalinien, quant à lui, planifiait l’intégralité du système économique russe, et ce de la production à la consommation en passant par la distribution.
Le quatrième monopole est celui de la politique qui se traduira par la présence d’un seul et unique parti qui englobera l’intégralité de la population. Le parti est sévèrement hiérarchisé avec à sa tête un guide charismatique.
L’État organisera également le monopole de la technologie. La modernité et son lot d’innovation technologique a permis aux totalitarismes de se développer et d’assoir son emprise sur la société. C’est entre autres pour cette raison que les régimes totalitaires ne sont pas apparus avant le 20ème siècle. Car sans moyens de communication modernes, sans moyen de transports rapides et sans système de production industriel, il est bien plus complexe de contrôler touts les sphères d’une société. C’est également pour cette raison que l’État totalitaire va mettre tous les moyens nécessaires pour développer davantage l’avancer de la recherche. Que ce soit dans le domaine de l’aéronautique, du militaire, des communications, de l’industrie, de sciences ou du domaine spatial, toute avancée technologique est bonne pour le régime car elle permet d’assoir la supériorité de son système et de son idéologie. [12]
Enfin et évidemment, l’État organisera le monopole de la communication, qui permet d’avoir la main mise sur l’ensemble des médias : radio, presse, télévision, cinéma, qui lui permettront d’appliquer un culte de la personnalité, le tout avec une propagande exacerbée.
Sans les six monopoles réunis [13], le régime totalitaire n’est pas possible, ou n’est pas achevé, c’est pour cette raison que l’on peut qualifier certains régimes autoritaires de « totalisants » ou « post-totalitaire ». C’est par exemple le cas du régime de Franco en Espagne qui, même s’il avait bon nombre de caractéristiques totalitaires tels que les camps de concentration, demeure un régime autoritaire car il ne maîtrisait pas la totalité des monopoles.
En Turquie, Atatürk avait instauré un culte de la personnalité et un parti unique mais la finalité de son régime était d’installer une démocratie libérale et non une suprématie idéologique.
En ce qui concerne Duvalier en Haïti, malgré sa milice des tontons macoutes qui instaurait la peur, il ne se basait sur presque aucune idéologie, son régime reposait sur l’arbitraire, la peur et la récompense de ceux qui n’allaient pas dans son sens.
Le culte de la personnalité
Le totalitarisme nécessite donc l’intégralité des monopoles pour être opérationnel. Et ses monopoles sont mis au service de l’idéologie du régime ainsi qu’au service de son chef, son Führer ou son Petit père des peuples qui va construire un véritable culte autour de son être. Ce culte de la personnalité est fondamental dans le totalitarisme car il permet d’assoir la légitimité du régime qui se construira sur le charisme du Chef de l’État. Cette légitimité est bien différente de celle utilisée dans les régimes autoritaires qui s’appuient davantage sur le principe de tradition. Elle est aussi totalement opposée à ce que l’on appelle la légitimité légal-rationnel basée sur le droit que l’on retrouve dans les démocraties. La légitimité du chef charismatique se repose sur ses « adeptes » complètement passionnés, affectés et dévoués à leur guide, ce dernier faisant preuve d’une communication exemplaire dans ses discours politiques ou ses apparitions publiques. Les « adeptes » sont tellement convaincus émotionnellement par leur « messie », par ses capacités jugées hors-norme et par son dessein, qu’ils reconnaissent de manière spontanée sa « révolution », sans nul besoin d’une élection ou d’une tradition séculaire pour le légitimiser dans ses fonctions. [14]
Pour ce faire le totalitarisme a grand besoin de l’endoctrinement, surtout de la jeunesse qui est plus active, pour une adhésion sans réserve de leur projet de société. Pour ceux qui n’adhèrent pas, la conséquence est simple, soit ils sont marginalisés, soit tués, soit disparaissent.
L’idéologie dépasse le pragmatisme dans le Totalitarisme. Les principes priment sur la raison et le bon sens. Il n’était ni rationnel ni utile pour le régime nazi d’exterminer les juifs en pleine période de guerre. Alors que la défaite se rapprochait pour les allemands et que toutes les ressources et mains d’œuvre aurait été nécessaire aux nazis pour avoir la victoire, le seul mot d’ordre a été d’accélérer l’extermination dans les camps, défiant toute rationalité, aussi inhumaine aurait-elle pu être. En URSS, la collectivisation de l’agriculture et la prolétarisation forcée des paysans a créé la destruction de plus de 50% des récoltes. S’il on veut penser dans un esprit purement mécanique et dénué de sentiment, l’extermination d’une population en général n’est en rien utile pour le système car toute population demeure un moyen « pratique » de production. Ces illustrations montre qu’un totalitarisme n’est compréhensible et logique que par le prisme de son idéologie. [15] Et la primauté de l’idéologie sur le pragmatisme est ce qui différencie grandement le totalitarisme d’un simple régime autoritaire. Alors que les autoritarismes vont mettre la priorité sur « le principe du chef », l’obéissance politique des citoyens vis-à-vis de l’État, le totalitarisme lui va viser la domination idéologique pure et simple de la société qui va conduire à l’élimination de toute spontanéité possible avec la terreur et le secret. C’est sans nul doute la différence la plus fondamentale entre ces deux régimes. [16]
L'incertitude légale et juridique
L’une des personnalités les plus connues ayant étudier le totalitarisme est probablement Hannah Arendt. Philosophe et politologue, Juive allemande, elle fuit le nazisme dès 1933 et s'installe en France puis aux États-Unis. Durant sa carrière, elle va analyser de nombreux sujet dont celui du totalitarisme qu’elle traite dans son ouvrage « Les Origines du totalitarisme » paru en 1951.
Pour Arendt, la société totalitaire n’est pas régie par un cadre de lois fixe et ce manque de structure légale est intentionnel car les lois qui priment sont des lois supérieures, comme déjà dit, les lois de la Nature pour les nazis, les lois de l’Histoire pour les communistes. Ainsi les frontières de la légalité sont très floues et les normes d'hier peuvent ne plus être celles d’aujourd’hui. Vous pouvez vous endormir un soir, persuadé d’être un bon communiste, et vous faire arrêter par la police le lendemain car vous ne correspondriez plus à cet idéal que vous avez défendu.
Un exemple assez parlant est celui de Guélia Markizova qui en 1936 rencontra Staline. [17] Âgée alors de 7ans elle accompagna son père dans une délégation pour le Kremlin où elle offrit un bouquet de fleur à Staline qui pris la petite fille dans ses bras. Avant de partir il lui offrit plusieurs cadeaux dont une montre onéreuse et un gramophone. Très vite la photo de Staline et Guélia fut diffusée dans tous les journaux d’URSS, ce moment fut reproduit en peinture et en sculpture à des fins propagandistes.
Un an après cet évènement, le père de Guélia est faussement accusé d’espionnage, il est arrêté et exécuté en 1938. Il en sera de même pour sa mère qui mourra des les camps quelques années plus tard. Ce n’est que 50 ans après les faits, avec l’ouverture des archives soviétiques, que Guélia est autorisée à consulter les dossiers concernant ses parents. Le régime soviétique avait craint l’icône qu’il avait lui-même créé. Des rapports constataient que la mère de Guélia conservait chez elle des portraits de Staline avec sa fille, ainsi que les cadeaux que ce-dernier leurs avait offert. Par peur de l’influence potentielle qu’ils pourraient avoir, les parents de Guélia furent éliminé. Tous les exemplaires de la statue baptisée « L’ami des enfants » furent détruits et le sculpteur fut condamné à 18 ans de Goulag. Cette histoire est un exemple de l’incertitude permanente qui règne dans un pays totalitaire. Même en suivant les ordres, même en allant dans le sens du régime, même en acceptant d’être utilisé comme outil de propagande pour humaniser votre leader, vous ne savez jamais si le lendemain vous ne serez pas qualifier d’ennemi du régime.
Système concentrationnaire et la désolation
Le but du totalitarisme étant la domination totale de la société, l’utilisation des camps occupe une place capitale dans le système, qu’ils soient de travail, de rééducation, de concentration ou d’extermination. Les camps sont les institutions centrales du totalitarisme. Ils sont le lieu de la négation de la nature humaine, l’endroit où l’on va déconstruire l'individu, y enfermer le « fautif », « le nuisible », ou « l’ennemi total » pour au mieux le remodeler à l’image de la société, au pire s’en débarrasser. Dans ces lieux, votre naissance, votre mort ne compte plus, il n’y a plus de différence entre vous et votre voisin, il n’y a plus aucune imprévisibilité ni spontanéité. Tout ce qui faisait de vous un être humain, disparait. [18] [19]
La terreur est l'essence du système totalitaire. Il n’y a pas que dans les camps qu’on va déconstruire l’individu. Ça se fait en permanence dans la société. Vous ne savez jamais quand vous pouvez vous faire arrêter, emprisonné, exécuté. Il y a une propagande permanente, une surveillance permanente qui fait que vous ne vous sentez plus en sécurité, en liberté nulle part. [20]
Tout cela, amène à un aspect rarement vu dans l’histoire de l’humanité. C’est celui la délation, une délation particulière, car elle incombe également des dénonciations au sein même d’une famille. La terreur du totalitarisme a eu pour résultat d’avoir des enfants qui dénoncent leur proche, comme ce fut le cas du petit Pavel Morozov [21], qui dénonça son propre père [22]. La délation même au sein du champ privé grâce à la terreur est l’aboutissement du régime totalitaire, sa réussite. Ainsi même dans votre maison vous êtes sous pression car vous pouvez vous faire dénoncer par vos proches, vos amis, vos voisins, vos enfants. [23]
Le résultat est qu’il n'y a plus d'individu, on l'a détruit. Les personnes sont atomisées. Apparaît alors une masse indifférenciée. L'idée est que tous les hommes deviennent Un. Vous devenez un rouage, d’une gigantesque machinerie et vous êtes écrasé en permanence par le poids de cette machine. On fond l'individu dans la masse et on fait de la masse un seul grand homme idéal qui sera guidé par une idéologie : le communisme guidera l’homme nouveau et le nazisme guidera l’homme arien.
Le résultat pour les habitants, ce n’est pas seulement l’isolement, la solitude, mais c’est ce que Hannah Arendt appelle la désolation. Le totalitarisme détruit aussi bien la vie publique que la vie privée ; il concerne l'ensemble de l’existence. Cela signifie qu'il y une absence de relations entre les gens et une perte de la conscience qu'on vit sur une terre, entouré des autres.
Le cas de la Chine et de la Corée du Nord
Nous reviendrons dans une future publication sur le cas de la Chine de Mao, mais aussi celle de Xi Jinping dont la qualification de totalitarisme fait débat chez les politologues. Si la Chine en ces deux périodes possèdent bon nombre de caractéristiques, elle ne détient pas totalement les six monopoles et l'aspect de désolation n'est pas complet.
Si la Corée du Nord quant à elle semble correspondre en tous points à la définition de totalitarisme, il nous faudra attendre la chute du régime ou l'ouverture des archives pour analyser de près les détails et coulisses du régime afin de comprendre son fonctionnement et sa longévité exceptionnelle pour un régime totalitaire. Nous reviendrons également sur la Corée du Nord dans une future publication.
Conclusion
Le totalitarisme est donc un régime, un système ou un processus politique qui vise la domination totale de la société. Il peut être de droite ou de gauche en fonction qu’il se tourne vers le passé en voulant se baser sur des traditions ou des mythes immémoriaux ou vers l’avenir en voulant bâtir un régime nouveau allant dans le sens de l’Histoire.
Dans tous les cas il se construit sur une idéologie qui s’appuie sur un livre, un pamphlet, un manifeste de référence et qui va aider à endoctriner toute la société et à monopoliser chacun de ses aspects.
La police politique veillera à ce que tout le monde occupe la place qui lui est assigné et le régime n’hésitera pas à avoir recours aux camps si nécessaire ainsi qu’à la terreur.
Ainsi le totalitarisme créera par ces moyens un homme nouveau, ou un homme supérieur qui sera le fer de lance de son régime, au détriment de l’individualité qui sera annihiler.
Notes
[1] WERTH Nicolas, « Le cimetière de l’espérance. Essais sur l'histoire de l'Union soviétique, 1914-1991 », Éditions Perrin, Paris, 2019.
[2] Des débats existent au sein de la communauté scientifique sur la qualification de totalitarisme pour certains régimes comme l'Italie fasciste de Mussolini ou l'Espagne de Franco. Les deux seuls régimes pour lesquels il y a un consensus quant à leur aspect totalitaire sont l'Allemagne d'Hitler et l'URSS sous Staline.
[3] STUDER Brigitte, « TOTALITARISME », EncyclopædiaUniversalis [en ligne], consulté le 11 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/totalitarisme/
[4] NAY, O. « Chapitre 7. Les sentinelles de la liberté : critiques du totalitarisme, éloge de la société libérale », ,Histoire des idées politiques. La pensée politique occidentale de l'Antiquité à nos jours, sous la direction de Nay Olivier. Armand Colin, 2016, pp. 497-554.
[5] ARON Raymond, « Démocratie et totalitarisme », Éditions du Seuil, 1965, Paris, Pp. 287-288.
[6] FRIEDRICH Carl Joachim, « The Character of Totalitarian Society », in : « Totalitarianism », Harvard University Press, Cambridge, 1954.
[7] FRIEDRICH Carl Joachim, « Totalitarian Dictatorship and Autocracy », Harvard University Press, Cambridge, 1959.
[8] BRUNETEAU Bernard, « Aucune résistance n’est possible sous une domination totalitaire. », In : « L’Âge totalitaire. Idées reçues sur le totalitarisme », Édition Le Cavalier Bleu, 2017.
[9] LE BLAVEC DE CRAC'H, P. (2022). Décapitation de la « Rose blanche ». En ligne sur le site web de : https://www.herodote.net/22_fevrier_1943-evenement-19430222.php
[10] BRUNETEAU Bernard, « Aucune résistance n’est possible sous une domination totalitaire. », In : « L’Âge totalitaire. Idées reçues sur le totalitarisme », Édition Le Cavalier Bleu, 2017, Pp. 101-107.
[11] RITTERSPORN Gábor Tamás, « Police politique, magistrats, terreur. Justice et violence institutionnalisée en URSS », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 107, no. 3, 2010, pp. 21-37.
[12] VIOULAC Jean, « Apocalypse. Günther Anders et le totalitarisme technologique », , « La logique totalitaire. Essai sur la crise de l’Occident », Presses Universitaires de France, 2013, pp. 451-490.
[13] Idem.
[14] BENTELI Marianne, « Le cas de l'Allemagne national-socialiste », Pp 247- 272. & CARRÈRE D'ENCAUSE Hélène, « Staline et le culte de la personnalité », Pp 329-350. In : DUVERGER Maurice & Co., « Dictatures et légitimité », Presses Universitaires de France, Vendôme, 1982.
[15] ARON Raymond, « L’essence du totalitarisme. À propos de Hannah Arendt », Commentaire, vol. numéro 112, no. 4, 2005, pp. 943-954.
[16] ARENDT Hannah, « Les Origines du totalitarisme ». Éditions Gallimard, Paris, 2002, p. 739.
[18] WERTH Nicolas & BLUM Alain, « La Grande Terreur des années 1937-1938. Un profond renouveau historiographique », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 107, no. 3, 2010, pp. 3-19.
[19] RITTERSPORN Gábor Tamás, « Police politique, magistrats, terreur. Justice et violence institutionnalisée en URSS », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, vol. 107, no. 3, 2010, pp. 21-37.
[20] VIOULAC, J. « La totalisation. Hegel et la provenance métaphysique du totalitarisme », In : « La logique totalitaire. Essai sur la crise de l’Occident », Presses Universitaires de France, 2013, pp. 33-160.
[21] NÉRARD, F-X. « Délation, dénonciation et dénonciateurs en URSS », Jean-Paul Brodeur éd., Citoyens et Délateurs. La délation peut-elle être civique ?Autrement, 2005, pp. 39-51.
[22] VOISIN, V. « La dénonciation dans l'URSS stalinienne. De l'entre-deux-guerres à la Seconde Guerre mondiale », Hypothèses, vol. 12, no. 1, 2009, pp. 151-159.
[23] BONNIN, M. « Les métamorphoses du totalitarisme », Le Débat, vol. 117, no. 5, 2001, pp. 114-135.
Livres conseillés
ARENDT Hannah, « Les Origines du totalitarisme ». Éditions Gallimard, Paris, 2002.
ARON Raymond, « L’essence du totalitarisme. À propos de Hannah Arendt », Commentaire, vol. numéro 112, no. 4, 2005.
COURTOIS S. & Co., « Le livre noir du communisme », Éditions Robert Laffont, Paris, 1997.
SOLJENITSYNE Alexandre, « L'archipel du goulag », Tomes I à III, Éditions du Seuil, 1974.
Bibliographie
ARENDT Hannah, « Les Origines du totalitarisme ». Éditions Gallimard, Paris, 2002.
ARON Raymond, « L’essence du totalitarisme. À propos de Hannah Arendt », Commentaire, vol. numéro 112, no. 4, 2005.
ARON Raymond, « Démocratie et totalitarisme », Édition du Seuil, Paris, 1965.
BONNIN M., « Les métamorphoses du totalitarisme », Le Débat, vol. 117, no. 5, 2001.
BRODEUR Jean-Paul & Co., « Citoyens et Délateurs. La délation peut-elle être civique ? », Éditions Autrement, 2005.
BRUNETEAU Bernard, « L’Âge totalitaire. Idées reçues sur le totalitarisme », Édition Le Cavalier Bleu, 2017.
CAMOUS Thierry. « La Violence de masse dans l'histoire. État, libéralisme, religion », Presses Universitaires de France, 2010.
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DUVERGER Maurice & Co., « Dictatures et légitimité », Presses Universitaires de France, Vendôme, 1982.
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FRIEDRICH Carl Joachim, « Totalitarian Dictatorship and Autocracy », Harvard University Press, Cambridge, 1959.
LE BLAVEC DE CRAC'H, P. (2022). Décapitation de la « Rose blanche ». En ligne sur le site web de : https://www.herodote.net/22_fevrier_1...
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NÉRARD, F-X. « Délation, dénonciation et dénonciateurs en URSS », Jean-Paul Brodeur éd., Citoyens et Délateurs. La délation peut-elle être civique ?Autrement, 2005, pp. 39-51.
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WERTH Nicolas, « Le cimetière de l’espérance. Essais sur l'histoire de l'Union soviétique, 1914-1991 », Éditions Perrin, Paris, 2019.
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