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  • Brésil : La gauche de Lula revient au pouvoir

    Ce dimanche 30 octobre ce tenait le second tour de l’élection présidentielle au Brésil opposant le président sortant Jair Bolsonaro et Luiz Lula ancien président de 2003 à 2011. Lula était arrivé en tête du premier tour avec 48,43% des voix contre 43,20% pour Bolsonaro. Carte d'identité du Brésil Nom : République fédérative du Brésil Capitale : Brasilia Population : 215 millions d’habitants Monnaie : Réal Brésilien (BRL) Régime : République fédérale présidentielle bicamérale (deux chambres d’élus) Président sortant : Jair Bolsonaro Puissance mondial : 9e puissance économique ; 10e puissance militaire ; 26e plus influent (soft power). Organisations internationales : BRICKS, G20 Jair Bolsonaro, candidat de la droite Président depuis 2018, Jair Bolsonaro est le candidat du Parti Libéral rassemblant plusieurs orientations allant de la démocratie chrétienne, au populisme de droite en passant par le libéralisme et le conservatisme. Son mandat a été marqué par une mauvaise gestion de la pandémie du covid-19 et par une accélération de la politique de déforestation. Bolsonaro veut continuer sa politique de libéralisation de l’économie avec la privatisation des grandes entreprises. Malgré leur augmentation sous son mandat, il veut davantage lutter contre la déforestation et les feux de forêt. Sur la sécurité, Bolsonaro veut un assouplissement de l’accès aux armes à feu et plus de protection juridique pour les agents de police et les militaires. Luiz Inácio Lula, candidat de la gauche Lula est le candidat du Parti des Travailleurs, créé en 1980 en opposition à la dictature militaire qui dirigeât le pays de 1964 à 1985. Le parti rassemble plusieurs orientations allant de la social-démocratie au populisme de gauche. Déjà élu Président en 2002 et 2006, Lula fut écarté de la vie politique après une condamnation pour corruption en 2018 avant d’être innocenté en 2021, car condamné par un juge partial. Lula souhaite une augmentation des aides pour les plus démunis et une refonte du système fiscal en taxant davantage les plus riches. Pour l’environnement, Lula veut une tolérance zéro pour la déforestation et les feux de forêt ainsi que l’orpaillage (la recherche d’or) illégal. Résultats du second tour de l'élection présidentielle Lula remporte l’élection présidentielle avec 50,90% des voix. Il s’agit du résultat le plus serré au Brésil, depuis la chute de la dictature militaire, qui montre à quel point le pays est particulièrement divisé politiquement. Avec 49,10% des voix, Bolsonaro obtient un bien meilleur résultat que ne l’annonçaient les sondages. Il ne s’est toujours pas exprimé sur les résultats de l’élection.

  • En Lettonie, les pro-russes en déroute

    Rétrospective des élections législatives qui se sont tenues samedi 1er octobre, marquées par la guerre en Ukraine. Carte d'identité du pays Nom : République de Lettonie Capitale : Riga Population : 1,9 millions d’habitants Monnaie : Euro (€) Régime : République parlementaire monocamérale (une chambre d’élus) Parti(s) au pouvoir : Unité & alliés Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 8/705 OTAN : État membre Des élections sous tensions Les élections Lettonnes se sont déroulées dans un contexte de crise internationale avec la guerre en Ukraine qui a fortement impactée le scrutin. La Lettonie étant frontalière de la Russie, elle est aux premières loges des tensions avec le Kremlin et possède aussi plusieurs partis pro-russes. Le pays possède une minorité russophone très importante avec plus de 800.000 personnes, soit 35% de la population lettonne. La particularité de cette minorité russe est qu’une partie non-négligeable d’entre eux (environ 250.000 personnes) ne possède aucune citoyenneté depuis la chute de l’Union soviétique en 1991. Si en théorie ces non-citoyens sont censés avoir les mêmes droits que tous les lettons, c’est loin d’être le cas dans la pratique. Le statut de non-citoyen ne permet pas de voter ou d’accéder à certains emplois dans l’administration. La question de l’amélioration des droits de la minorité russe est un point central des programmes des différents partis pro-russes de Lettonie et cette question divise fortement la société. En 2005, près de 43% de la population était opposé au droit de vote des non-citoyens aux élections locales, cette opposition montait à 56% chez les citoyens lettons. La guerre en Ukraine et la montée des tensions avec la Russie n’arrange en rien la situation en Lettonie, plus divisée que jamais sur la question des minorités russes. Depuis le début de la guerre, la Lettonie est l’un des pays les plus intransigeants de l’Union Européenne envers la Russie, tout comme ses voisins des pays Baltes. Elle fut l’un des premiers pays à adopter les sanctions contre la Russie, à s’être priver du gaz russe et à avoir interdit les chaînes de propagande du Kremlin. Partis pro-UE et pro-OTAN Unité (V) est un parti de centre-droit. Libéral conservateur, il est pro-européen et pro-OTAN. Malgré ses 6,69% en 2018, il dirige le gouvernement avec Alliance nationale et participe à l'action gouvernementale depuis 2010. Union des verts et des paysans (ZZS) est un parti centriste, agrarien (axé sur la ruralité) et écologiste. Liste Unie (AS) est un parti issu d’une scission avec le ZSS. Il est plus axé sur le conservatisme et l’amélioration de la défense face à la Russie. Alliance nationale (NA) est un parti classé à l’extrême droite. Il est nationaliste et s'oppose à l'extension des droits des minorités russophones en Lettonie. Partis pro-russes Harmonie (SSDP) est un parti social-démocrate classé au centre gauche. Plus grand parti avec 19,80% des voix en 2018, il est souvent qualifié comme pro-russe et défend les minorités russes. Pour la stabilité ! est un parti eurosceptique particulièrement attaché au passé soviétique tique du pays et tourné vers la Russie. Le parti s’est également opposé aux mesures sanitaires pour enrayer le COVID-19. Résultats des élections lettonnes de 2022 comparées à celles de 2018 (première ligne) Les élections voient l’effondrement du principal parti russophile, Harmonie qui passe de près de 20% en 2018 à moins de 5% aujourd'hui, le privant de toute représentation parlementaire. Le parti Unité quant à lui opère une large montée en atteignant les 19%, tout comme le parti agrarien, Union des verts qui monte à 12% alors qu'il a subit la scission de Liste unie. Ce dernier obtient parvient à s'imposer dans le paysage politique letton avec 11%. Le premier ministre sortant, Arturs Krišjānis Kariņš du parti Unité, a d’ores et déjà annoncé qu’il ne formerait pas de gouvernement avec Pour la Stabilité!, nouveau parti pro-russes.

  • Législatives bulgares : Analyse des résultats

    Retour des conservateurs en Bulgarie, chute du parti anti-corruption et montée de l'extrême droite, la Bulgarie ne sort pas de sa crise politique. Carte d'identité de la Bulgarie Nom : République de Bulgarie Capitale : Sofia Population : 6,8 millions d’habitants Monnaie : Lev (BGN) Régime : République parlementaire monocamérale (une chambre d’élus) Parti(s) au pouvoir : PP / BP / BSP Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 17/705 OTAN : État membre La Bulgarie traverse sa quatrième élection en moins de deux ans. Après avoir finalement réussi à construire un gouvernement en novembre 2021, celui-ci est tombé suite à des conflits autour des questions budgétaires et de l’intégration de la Macédoine du Nord au sein de l’Union Européenne. Les principaux acteurs politiques Nous continuons le changement (PP) est un parti europhile et anticorruption de sensibilité libérale. Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB) est un parti europhile, démocrate-chrétien classé à la droite conservatrice. Mouvement des droits et des libertés (DPS) est un parti de défense des minorités Turques et musulmanes de Bulgarie. Renaissance (V) est un parti anti-européen, nationaliste et pro-russe, il est souvent classé à l’extrême-droite. Résultats des élections législatives 2022 (Première ligne: résultats 2021) Les résultats montrent un net recul de la coalition anti-corruption au profit du parti conservateur de l’ex-premier ministre Boïko Borissov (accusé de corruption par le PP). Le parti d’extrême-droite Renaissance double son score. Le parti de défense des minorités turcophones (DPS) progresse légèrement, tandis que le parti d’extrême droite Renaissance double son score. Tout porte à croire que la crise politique va continuer en Bulgarie qui devra former une nouvelle coalition afin de gouverner.

  • Législatives en Italie : Décryptage

    Giorgia Meloni porte sa coalition au pouvoir alors que le Mouvement 5 étoiles perd la moitié de ses voix. Italie : Carte d'identité Nom : République italienne Capitale : Rome Population : 60,4 millions d’habitants Monnaie : Euro (€) Régime : République parlementaire bicamérale (deux chambres d’élus) Parti(s) au pouvoir : Tous sauf Fratelli d'Italia Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 76/705 OTAN : État membre Principaux partis à gauche Le Parti Démocrate (PD) est le principal parti de centre-gauche. Il rassemble en son sein divers courants allant de la sociale démocratie à la démocratie chrétienne. Italia Viva (IV) est issu d’une scission avec le PD. Dirigé par l’ex-premier ministre Matteo Renzi, le parti est situé au centre-gauche avec une orientation sociale-libérale. Le Mouvement 5 étoiles (M5S) est un parti attrape-tout populiste de gauche. Deuxième plus grande force politique du pays avant cette élection, il participe au gouvernement depuis 2018. Principaux partis à droite Forza Italia (FI), dirigé par Silvio Berlusconi, est un parti situé au centre-droit, il regroupe des courants libéraux, conservateurs et démocrates chrétiens. Ancien parti régionaliste, La Lega, dirigée par Matteo Salvini, est un parti populiste de droite et conservateur classé à la droite radicale. Souvent qualifié d’extrême-droite, Fratelli d’Italia (FdI) est un parti nationaliste et (ultra)conservateur qui connait une forte progression dans les sondages depuis 2018. Résultats des élections législatives italienne de 2022 (Première ligne : résultats de 2018) Alors que la quasi-totalité des partis ont chuté, Frateli d’Italia fait une forte percée passant de 4% en 2018 à 26% aujourd’hui. Le parti de Giorgia Meloni permet ainsi à sa coalition de centre-droit avec Forza Italia et La Lega d’obtenir la majorité au parlement. Notons que la coalition de ces trois partis est appelée coalition de centre-droit et non de droite ou d’extrême droite par les médias italiens. Si Giorgia Meloni est souvent qualifiée d’extrême droite ou de fasciste par les médias étrangers (France, Belgique, Royaume-Uni), les italiens la classent davantage à droite ou à la droite radicale. Les raisons de l'ascension La montée de Fratelli d’Italia s’explique notamment par une campagne centrée sur les questions migratoires, sécuritaires et civilisationnelles. En août, la vidéo d’un viol commis en pleine rue par un demandeur d’asile guinéen sur une réfugiée ukrainienne a bouleversé la campagne électorale en Italie, permettant à Giorgia Meloni d’assoir ses thèmes politiques. Le programme de la coalition de centre-droit prévoit, entre autres : une baisse des impôts, une réduction de l’immigration et une politique d’augmentation de la natalité. Avec une moyenne de 1,27 enfant par femme, l’Italie a un des taux de fécondité les plus bas de toute l’Europe. (Moyenne UE : 1,56 / France (plus haut taux de l’UE) : 1,86) Enfin, les partis ne veulent pas quitter l’Union Européenne et veulent continuer de soutenir l’Ukraine contre la Russie.

  • Qu'est-ce qu'une démocratie populaire ?

    Pourquoi appelle-t-on les dictatures communistes des démocraties populaires? De Lénine à Kim Jong-Un en passant par Staline, Mao et Fidel Castro, tous ont tenté d'établir un nouveau régime de référence, plus juste, plus égalitaire et meilleur que les démocraties occidentales. Si la réalité est bien moins glorieuse que la théorie, replongeons-nous un instant dans ce que devaient-être ces régimes communistes et dans leur vision d'une démocratie nouvelle, une démocratie populaire. Table des matières Introduction La démocratie et les communistes Conclusion Sources Bibliographie Introduction Peut-on avoir une démocratie sans liberté ? Lors de notre précédente vidéo nous avions vu qu’il existait une relation étroite entre ces deux notions et qu’une démocratie nécessitait au moins la garantie des libertés politiques, d’opinion et d’expression. Pourtant au cours du XXème siècle est apparu un régime concurrent à la démocratie libérale, un régime se voulant plus juste, plus égalitaire et supérieur aux pays occidentaux, c’est celui de la démocratie populaire. Les démocraties populaires c’est le nom donné aux régimes communistes qui ont commencés à émerger au XXème siècle. Il y eut tout d’abord la Russie en 1917 avec l’arrivée au pouvoir des bolchéviques, suivie de la Mongolie et de la Chine pour, après la seconde guerre mondiale, s’étendre en Europe de l’Est et centrale jusqu’en Allemagne, en Asie, en Afrique et même jusqu’en Amérique avec Cuba. Et si tous ces régimes ont en commun une idéologie communiste, ils ont aussi tous la particularité de contenir dans leur nom officiel au moins un de ces trois mots : république, démocratique et populaire. Aujourd’hui, sur la trentaine d’États communistes existant dans l’histoire, il n’en reste que cinq mais ils portent encore tous dans leur nom l’un de ces termes. Et vous l’aurez compris, celui qui va nous intéresser ici est celui de démocratie. Ces pays sont pourtant des régimes autoritaires car il ne suffit pas d’appeler un régime politique une démocratie pour qu’il en soit une. Ce sont des régimes où la presse est contrôlée, où il existe une police politique, les élections ne sont pas libres et justes étant donné qu’il n’y a qu’un seul et unique parti dans le pays, bref il n’y a rien d’étonnant à ce que ces pays soient appelés, non pas démocratie par l’occident, mais dictatures communistes. Et quand on a le mot démocratie dans le nom de son régime, ça ne doit pas être seulement là pour faire joli, il faut une raison à sa présence, il faut que les citoyens de ces pays ne soit non pas convaincu de vivre dans une démocratie, mais puisse au moins comprendre la vision démocratique de leur État. Et c’est cette vision que nous allons essayer de comprendre dans cette vidéo. La démocratie et les communistes Les communistes se sont toujours montrés particulièrement critique envers la démocratie et ce depuis Karl Marx. Le philosophe voyait dans les régimes occidentaux des démocraties de façade dans lesquelles les différents partis en compétitions servaient le jeu de la bourgeoisie et défendaient l’intérêt de la classe dominante. Au début du XXème siècle, Lénine tiendra le même discours pour défendre son nouveau régime communiste qu’il vient d’installer en Russie. Il écrira que « […] dans aucun pays civilisé, dans aucun pays capitaliste, il n'existe de démocratie en général : il n'y a que la démocratie bourgeoise » cette dernière laissant « la classe ouvrière à la merci de la bourgeoisie ». [1] À la démocratie, Lénine lui préférera un régime se basant sur les ouvriers expulsant la classe bourgeoise, un régime basé sur « l'égalité de tous les citoyens, indépendamment du sexe, de la religion, de la race, de la nationalité ». C’est avec Staline que le terme de démocratie populaire se propage pour améliorer l’image des régimes communistes dans les pays de l’ouest, cette expression étant plus consensuelle que celle de dictature prolétarienne. C’est l’heure de se faire l’avocat du diable aujourd’hui, ou en tous cas de Staline, et essayer de voir quelle est la vision démocratique de ces régimes communistes . On l’a vu dans la vidéo précédente, les démocraties libérales se basent sur la garantie des libertés. Liberté de la presse, liberté d’opinion, de paroles, d’association, des élections, tout ça est assuré, plus ou moins efficacement, par les régimes occidentaux. Dans le Bloc de l’Est c’est nettement différent, la liberté n’est pas vue que comme étant la valeur la plus importante, on lui préfère le principe d’égalité . Et c’est par cette valeur que devra être organisé toute la société. Ainsi tous les citoyens sont censés être égaux devant la loi et en droit, et ce qu’importe leur sexe ou leurs origines. Sur ce point, l’URSS a été un pays précurseur en matière de droit des femmes. Dès la révolution d’octobre 1917 on proclame le droit de vote pour les femmes, ainsi que le droit de divorcer et même celui d’avorter. Le pays sera aussi le premier à installer une femme au gouvernement avec Alexandra Kollontaï qui sera nommée Commissaire du peuple à l’Assistance Publique. [2] L’égalité la plus connue des États communistes est celle des conditions de vie et des opportunités qui consiste à offrir les mêmes chances de succès dans la vie à tous les citoyens et cela peu importe leurs origines où leur milieu et qui cherche également à accorder à tout le monde le même niveau de vie, empêchant ainsi tout fossé entre les riches et les pauvres. Enfin, la dernière égalité consiste en l’égalité démocratique pour laquelle chaque citoyen a droit à un vote. Ce dernier point peut paraitre assez étrange pour des régimes ayant établit le parti unique. Nous l’avons dit, pour les États communistes, le parlementarisme et le multipartisme ne sont qu’une façade utilisée par les pays capitalistes pour faire croire au peuple qu’il a le choix entre différentes formations politiques alors que ces partis servent tous l’idéologie capitaliste. Les démocraties populaires vont alors lui préférer le système de parti unique qui régira la vie politique et assurera l’idéologie communiste. En Russie soviétique, ce système de parti unique était organisé sur une structure fédérale, c’est-à-dire à plusieurs niveaux avec tout en bas les sections locales créées dans les usines ou les coopératives de travailleurs qui élisaient un organe de direction, ces sections s’organisaient ensuite au niveau des différentes villes pour ensuite remonter progressivement vers les oblasts (qui sont un équivalent des régions) et vers les différentes républiques qui composaient l’URSS. Enfin, tout en haut de la pyramide on trouvera Comité central du Parti Communiste de l’Union Soviétique. Toute cette organisation aura parmi ses objectifs d’assurer les différentes formes d’égalité. C’est également pour cette raison qu’il sera très rare de trouver des organisations syndicales dans les démocraties populaires, car c’est au parti communiste qu’appartient le rôle de défendre l’intérêt des travailleurs et ceux-ci n’ont d’autres choix que de faire confiance au parti. Conclusion Tout ce qui est dit ici relève de la théorie ; c’est ainsi qu’était censé fonctionner une démocratie populaire. Mais quand on regarde dans les faits, ces égalités étaient loin d’être parfaitement respectée. Pour exemple, dans la quasi-totalité des pays communistes se sont développé des castes d’élites. En Russie, on lui donna le nom de Nomenklatura. Cette nouvelle classe sociale, composée de toutes les personnalités les plus influentes du parti, vivait dans des conditions bien supérieures à celles de leurs concitoyens, ils bénéficiaient d’une sécurité matérielle, de logements privilégiés et d’une certaine sécurité politique diminuant leur risque d’être arrêté par la police politique du parti. Pour paraphraser Orwell dans « La ferme des animaux » : tous les communistes sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autre. C’est donc une conception radicalement différente de la démocratie qu’on défendu les régimes communistes qui, rappelons-le, demeurent des régimes autoritaires dans les faits. Si ce sujet vous intéresse, on vous conseille l’ouvrage « De la démocratie socialiste » de Roy Medvedev qui fut l’un des premiers à analyser le régime soviétique de l’intérieur. Sources [1] LÉNINE, « Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne », 4 mars 1919. [2] LEBEDEV Anna, « Femmes en Russie : une inégalité qui ne dit pas son nom », Après-demain, vol. 2,nf, no. 2, 2007. Bibliographie LEBEDEV Anna, « Femmes en Russie : une inégalité qui ne dit pas son nom », Après-demain, vol. 2,nf, no. 2, 2007. LÉNINE, « Thèses sur la démocratie bourgeoise et la dictature prolétarienne », 4 mars 1919 MEDVEDEV Roy, « De la démocratie socialiste », Éditions Grasset, 1972, Paris.

  • Législatives suédoises : la droite radicale au pouvoir?

    Les Démocrates de Suèdes donnent poussent le Bloc de droite au pouvoir, mais nul ne garanti leur participation au gouvernement. Carte d'identité du pays Nom : Royaume de Suède Capitale : Stockholm Population : 10,5 millions d’habitants Monnaie : Couronne suédoise (SEK) Régime : Monarchie constitutionnelle monocamérale (une seule chambre d’élus) Parti(s) au pouvoir : SAP & MP Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 21/705 OTAN : Demande d’adhésion Partis du bloc de gauche Le Parti social-démocrate (SAP) est le parti dominant au pouvoir. Classé au centre-gauche, il possédait 100 députés sur 349. Le Parti de l’environnement-Les Verts (MP) est le partenaire gouvernemental du SAP. D’orientation écologiste, il possédait 16 sièges. Le Parti de Gauche (V) soutient le gouvernement sans y participer. Il possédait 27 sièges et est classé dans la gauche radicale. Le Parti du Centre (C) est un parti néolibéral agrarien qui soutient le gouvernement sans y participer. Il possédait 31 sièges. Partis du bloc de droite Les Modérés (M) sont un parti libéral-conservateur. Parti leader du Bloc de droite, il possédait 70 députés. Les Démocrates de Suède (SD) sont un parti nationaliste et conservateur, classé à droite voire à l’extrême droite. Il possédait 62 sièges. Les Chrétiens-démocrates (KD) possédaient 22 sièges et sont, comme leur nom l’indique, d’orientation démocrate-chrétienne. Les Libéraux (L) sont un parti du centre-droit, d’orientation libérale. Ils possédaient 20 sièges. Résultats des élections législatives suédoises de 2022 C’est avec 3 sièges d’avance que le Bloc de droite remporte la majorité (176/349). Les Démocrates Suédois deviennent le premier parti dans la coalition avec (73), devant les Modérés (67). Les Sociaux Démocrates restent cependant le premier parti (108). Malgré leur victoire historique, les Démocrates Suédois pourraient ne pas entrer au gouvernement, les autres membres du Bloc de droite y étant réticent. Le plus probable serait que le SD soutienne l’action gouvernementale depuis le parlement.

  • La France fracturée : résultats des élections législatives

    Retour sur les scores et les sièges de chaque parti et sur l’accomplissement ou non de leurs objectifs ! Ensemble! / La majorité présidentielle relative Élus : 245/577 (-106) Résultats 1er tour : 25,75% Résultats 2e tour : 38,57% La coalition présidentielle perd sa majorité absolue et descend au dessous des 289 députés pour avoir désormais une majorité relative. Il s’agit là d’un grave échec pour Emmanuel Macron qui, en ne se souciant pas assez des élections législatives, subit un grave revers électoral. Deux options sont désormais envisageables pour Ensemble! : créer une coalition avec un ou plusieurs partis ou garder un gouvernement minoritaire et négocier avec les députés pour chaque loi. Rassemblement National / Premier parti d'opposition sans effort Élus : 89/577 (+81) Résultats 1er tour : 18,68% Résultats 2e tour : 17,30% Avec 89 députés, le Rassemblement National devient le premier parti d’opposition devant La France Insoumise et Les Républicains. Jamais il n’avait eu autant de députés de son histoire. Pourtant, son score aurait probablement pu être plus élevé si le RN avait fait le même pari que Mélenchon, en communiquant sur la possibilité d’avoir une majorité. Il aurait ainsi pu mobiliser davantage son électorat. Nouvelle Union Populaire (NUPES) / Semi-réussite, semi échec Élus : 131/577 (+74) Résultats 1er tour : 25,66% Résultats 2e tour : 31,60% Demi-succès pour la Nupes qui, en faisant alliance et en basant sa campagne sur l’objectif d’obtenir une majorité absolue, parvient à augmenter son nombre de députés. Mais en n’obtenant pas la majorité absolue, les partis de la Nupes sont condamnés soit à l’opposition, soit à la division. La France Insoumise devra respecter les nuances de ses alliés si elle veut les fédérer et éviter que certains ne rejoignent la majorité présidentielle. Les Républicains / Un futur parti pivot ? Élus : 64/577 (-66) Résultats 1er tour : 11,29% Résultats 2e tour : 7,29% Les Républicains chutent en perdant plus de la moitié de leurs sièges. Le parti paye ainsi sa perte de repère et de ligne politique claire, mais limite la casse et se maintient grâce à son ancrage local. LR pourra cependant jouer un rôle décisif dans la création d’une majorité de gouvernement que ce soit en formant une coalition avec Emmanuel Macron ou en votant chaque loi au cas par cas. Il deviendrait ainsi ce qu’on appelle un parti pivot. N.B. : Le nombre de sièges peut encore légèrement évoluer en fonction de l’affiliation que donnera chaque député.

  • Qu'est-ce que l'Aristocratie ?

    Rapide retour sur le concept d’Aristocratie, du gouvernement des meilleurs à la classe des nobles. L’Aristocratie était définie par Aristote comme un régime politique dans lequel un petit groupe d’individus compétents détient le pouvoir et l’exerce pour le bien commun. Il était mis en opposition avec l’Oligarchie, système dans lequel le petit groupe au pouvoir l’exerce dans son propre intérêt. Ce terme vient du grec Aristos (meilleur) et Kratos (pouvoir), signifiant littéralement le "gouvernement des meilleurs". Le sens du mot évoluera à partir de la Révolution française pour être progressivement amalgamé à celui de la noblesse. Classe dominante de l’époque, la noblesse était particulièrement fortunée et jouissait de privilèges et d’une grande influence. Le roi pouvait alors être considéré comme le premier des nobles, étant issu de cette classe à l’origine.

  • Qu'est-ce qu'une démocratie ?

    Retour sur l'histoire de la démocratie de la Grèce antique à nos jours pour mieux comprendre ce régime et ses principes fondamentaux. Table des matières Introduction La démocratie athénienne et la République romaine Séparation du temporel et du spirituel Naissance des parlements Influence des Cités-États La pensée démocratique La séparation des pouvoirs La volonté et l'intérêt général Le nationalisme Les vagues de démocratisations et reflux démocratiques La démocratie représentative Du suffrage censitaire au suffrage universel La démocratie électorale La démocratie libérale Crise de la démocratie Judiciarisation de la politique Complexification de la prise de décision Déclin des fondamentaux démocratiques Tentatives de renouveau démocratique Classiques disponibles gratuitement en ligne Bibliographie Sources Introduction La démocratie. N’y a-t-il pas un concept plus utilisé que celui-ci ? De la droite à la gauche radicale en passant par le centre, de la Hongrie aux États-Unis en passant par l’Australie, des libéraux individualistes aux nationalistes identitaires, tous se revendiquent d’un même mot, d’un même idéal qu’ils seraient chacun les seuls à défendre, celui de la démocratie. Un concept tellement utilisé qu’il en est peut-être devenu usé, au point qu’on doive se poser aujourd’hui cette question qui à une autre époque aurait semblée évidente : qu’est-ce qu’une démocratie ? Depuis les années 2000 et plus encore depuis les années 2010, un climat de tension s’est installé progressivement dans les sociétés européennes et plus largement d’occident, un climat de défiance des gouvernés envers les gouvernants, des citoyens envers le système politique que l’on accuse de dérive autoritaire, de ne plus être représentatif de la population, de ne plus agir selon l’intérêt de la Nation. Ce climat a atteint une nouvelle phase en France depuis les 5 dernières années avec l’apparition du mouvement des gilets jaunes et plus récemment avec la crise sanitaire qui a obligé de nombreux États partout dans le monde à restreindre les libertés pour endiguer l’épidémie. Les manifestants accusent les gouvernements de bafouer la démocratie, les gouvernants renvoient l’argument aux protestataires et nous revoilà encore une fois avec ce principe dont chaque camp se revendique le défenseur. C’est l’occasion pour nous de revenir sur le concept de démocratie, sur son histoire de ses origines à nos jours, sur son évolution et sur les principes qui le composent et qu’un font qu’un régime est ou non démocratique. La démocratie athénienne et la République romaine Si le principe démocratique est aujourd’hui répandu et semble même être devenu une évidence dans de nombreux pays, il n’en demeure pas moins une exception à l’échelle de l’Histoire et son développement dans nos pays fut particulièrement long et laborieux. C’est dans la Grèce antique et plus précisément dans la cité d’Athènes que l’on trouve les origines de la démocratie, vers le 5ème siècle avant notre ère. [1] Contraction de dêmos, le peuple et de kratos, le pouvoir, cette démocratie avait pour particularité d’être directe, c’est-à-dire que c’était les citoyens athéniens eux-mêmes qui exerçaient le pouvoir sans passer par des représentants élus. Le système politique athénien s’organisait principalement autour de deux institutions. La première, appelée l’Ecclesia, était une assemblée à laquelle était convié tous les citoyens. Elle était chargée principalement de voter les lois et elle disposait donc de ce qu’on appelle le pouvoir législatif. La deuxième assemblée qui était nommée la Boulè, était composée de 500 citoyens de plus de 30 ans tirés au sort pour une durée d’une année. Cette assemblée détenait le pouvoir exécutif et elle était donc chargée d’examiner les projets de loi, d’administrer la cité et d’exécuter les décisions de l’Ecclesia. Encore cité comme une référence aujourd’hui et parfois vu comme un type de régime à retrouver, la version athénienne directe de la démocratie n’était pas aussi parfaite qu’on pourrait le penser si on devait l’analyser avec nos critères d’aujourd’hui. Car si tous les citoyens avaient le droit d’exercer le pouvoir, tous les habitants d’Athènes n’était pas citoyen pour autant. Pour être citoyen et faire partie de ce que les Grecs appelaient le Dèmos il fallait être un homme de plus de 20 ans dont les deux parents étaient citoyens athéniens. Les esclaves, les étrangers, les fils d’étrangers, les mineurs (de moins de 20 ans donc) et les femmes (qui étaient considérées comme éternellement mineurs) n’avaient pas accès à la citoyenneté. Ce qui fait que sur un total d’environ 300.000 habitants, seulement 40.000 étaient considérés comme étant citoyens soit, 13% de la population. Même si cette perspective n’était pas prise en compte à l’époque, la démocratie athénienne ne faisait pas l’unanimité parmi ses contemporains avec un de ses détracteurs les plus célèbre, Platon, qui verra ce régime comme celui de la tyrannie de la majorité, influencé par les bas instincts de la masse. S’il y avait dans ce type de gouvernement une volonté de représenter le peuple et un certain souci de son bien-être, le principe de sa souveraineté demeure absent et n’apparaitra progressivement chez nous que bien des siècles plus tard. Il en va de même pour un autre célèbre régime de l’Antiquité, celui de la République romaine dans laquelle seul les patriciens, les membres des familles les plus anciennes et puissantes de Rome, avaient accès au pouvoir, en opposition aux plébéiens qui ne possédait qu’une faible représentation au Sénat avec le Tribun de la Plèbe, alors qu’ils composent la majorité de la population romaine. Séparation du temporel et du spirituel Si ces systèmes politiques ont inspiré dans une certaine mesure nos régimes contemporains, c’est pourtant bien dans l’Europe chrétienne médiéval que l’on retrouve les origines de la pensée et de la pratique démocratique qui va lentement évoluer pendant plusieurs siècles. Cela commence par la séparation progressive du pouvoir temporel, le politique et le pouvoir spirituel, le religieux. C’est ce que l’on nomme la sécularisation. L’instauration de l’élection pour désigner le nouveau pontife de Rome par les cardinaux au 11ème siècle [2] pour diminuer l’ingérence des monarques dans les affaires de l’Eglise est un pas vers cette sécularisation, tout comme le sera deux siècles plus tard la désignation de l’Empereur du Saint Empire Germanique par les grands électeurs ce qui permet d’une part de séparer progressivement les affaires politiques du religieux, mais également de légitimer la pratique du vote pour désigner un souverain, même si celui-ci n’est réservé qu’à une élite restreinte. Naissance des parlements À partir du 12ème siècle, on voit apparaitre un peu partout en Europe des assemblées politiques censés aider ou légitimer les souverains dans leurs décisions. Souvent composés de la noblesse, du clergé et parfois de la bourgeoisie de certains royaumes, elles sont loin d’être de véritable parlement comme ceux que nous connaissons. Ces assemblées ont principalement un rôle consultatif, mais évolueront au cours de l’Histoire. Elles prennent le nom de diète comme dans le Saint-Empire ou États Généraux en France. [3] Influence des Cités-États Dans le cours du 13ème et du 14ème Siècle se développent des ébauches d’autogouvernements des villes en Europe médiane. La faiblesse de l’autorité centrale du Saint-Empire ajouté à l’essor économique des marchands et artisans dans cette région va favoriser l’émergence de cités autonomes. Allant des Pays-Bas jusqu’en Italie du Nord, en passant par l’Allemagne rhénane et la Suisse, on voit progressivement se développer des esquisses de Cité-États. On retrouve ainsi les villes de Hambourg, de Francfort, la République de Mulhouse en Alsace, la République de Genève et bien sûr les nombreuses républiques italiennes dont celles de Florence ou de Venise. Ces républiques cantonnées à une seule ville sont souvent des oligarchies dirigées par plusieurs familles aisées se partageant ou se disputant le pouvoir. Loin d’être des démocraties donc, ces cités ont néanmoins constitué une étape importante de la démocratie, leurs dirigeants n’étant non plus exclusivement des nobles et pouvant être des bourgeois ou des gens issus de familles marchandes fortunées. [4] Les assemblées ancêtres des parlements et la légitimation du vote font partie de ce qui deviendra le set d’outils pratiques de la démocratie. À cela s’ajoute les outils philosophiques. La pensée démocratique La séparation des pouvoirs C’est au cours du 17ème et 18ème siècle qu’apparait une série de concepts qui vont être essentiels à l’émergence des démocraties. Parmi eux on retrouve ce qu’on appelle aujourd’hui la séparation des pouvoirs. Développé en partie par le philosophe anglais John Locke [5], et approfondi par Montesquieu [6], ce principe veut que pour diminuer le risque que les dirigeants abusent de leurs pouvoirs, il faut séparer ces derniers, du moins en partie, entre différentes institutions. Ainsi on distingue 3 pouvoirs : le législatif chargé de l’élaboration des lois, l’exécutif qui est celui de la gestion de la politique de l’État et l’application des lois et le judiciaire qui rend la justice et puni le non-respect des lois. S’il existe encore aujourd’hui des liens plus ou moins étroits en fonction des démocraties entre ces 3 pouvoirs, le fait qu’ils ne soient pas concentrés entre les mains d’un seul individu ou d’une seule assemblée permet un équilibre dans leur exercice. La volonté et l'intérêt général Un autre philosophe contribuera fortement à l’élaboration des concepts essentiels à la démocratie. Avec le principe que l’intérêt général est l’intérêt de tous et non celui du plus grand nombre ou celui d’individus ou avec le principe que la volonté générale est détenue par l’ensemble du peuple et ne peut être accaparé par un seul individu, Jean-Jacques Rousseau [7] deviendra une source d’inspiration pour les acteurs politiques et les intellectuels désirant la venue d’un régime plus démocratique. Il défendra également le concept souveraineté populaire faisant du souverain le peuple dans son entièreté. Ainsi la souveraineté ne peut être détenue par un seul homme comme dans les monarchies, ni même par un groupe d’individu ou une caste comme dans les aristocraties ou les oligarchies, la souveraineté ne peut être détenu que par le peuple celle-ci étant l’exercice de la volonté générale faite donc pour l’intérêt général. « Je dis donc que la souveraineté n’étant que l’exercice de la volonté générale, ne peut jamais s’aliéner, & que le Souverain, qui n’est qu’un être collectif, ne peut être représenté que par lui-même, le pouvoir peut bien se transmettre, mais non pas la volonté. » Du contrat social, Livre II, Chapitre I « Par la même raison que la souveraineté est inaliénable, elle est indivisible. Car la volonté est générale, ou elle ne l’est pas ; elle est celle du Corps du Peuple, ou seulement d’une partie. Dans le premier cas, cette volonté déclarée est un acte de souveraineté, & fait loi. » Du contrat social, Livre II, Chapitre II Le nationalisme Ces nouveaux principes et idéaux vont imprégner progressivement les élites bourgeoises des sociétés occidentales du 18ème siècle, période qui va également voir l’émergence d’un dernier concept décisif dans l’apparition des démocraties, celui de la nation et de l’appartenance nationale. Si depuis la seconde guerre mondiale, le nationalisme est amalgamé à son extrême et a mauvaise réputation, il a néanmoins permis le développement des démocraties pour une raison très simple qui est que plus le sentiment qu’a un peuple d’appartenir à une nation est grand, plus le peuple voudra participer à la politique de cette nation et de ce fait la meilleure voie pour y participer est celle de la démocratie. [8] Les vagues de démocratisations et reflux démocratiques La première vague de démocratisation (1826-1926) commencera avec les révolutions américaines et françaises de 1776 et 1789. [9] Cette vague s’étendra en Europe durant le 19ème siècle où la démocratie s’installera progressivement en Angleterre, en Belgique dès la révolution de même pour l’Italie. Cette vague touchera également les continents américain (Canada, Argentine, Chili et Uruguay), asiatique (Japon) et océanien (Australie) et continuera jusqu’à la fin de la première guerre mondiale qui verra l’éclatement des anciens empires allemands, austro-hongrois et ottoman adoptant à leur tour des formes plus ou moins démocratiques. La période de l’entre-deux guerres (1922-1942) sera celle du reflux démocratique causé par la grande dépression économique et à la montée du totalitarisme. (Allemagne, Grèce, Italie, Espagne, Amérique latine, Japon). La démocratisation (deuxième vague 1943-1962) reprend après la seconde guerre mondiale tout d’abord dans les pays vaincus comme l’Allemagne, l’Italie et le Japon et puis plus largement en Afrique et en Asie suite à la décolonisation, où les nouveaux pays vont avoir tendance à adopter le régime des anciens colons, mais bien souvent cette démocratisation ne sera que temporaire, amenant ainsi au second reflux démocratique (1958-1975) venu de cette incapacité à consolider les nouvelles démocraties en Afrique et venu également de la peur du communisme amenant à une série de coup d’états en Amérique du Sud. Parmi ces derniers, nous pouvons citer: Pérou en 1962, Brésil en 1964, Bolivie en 1964, Argentine en 1966, Équateur en 1972, Uruguay en 1973, Chili en 1973 À partir de 1974 (troisième vague de 74 à nos jours), c’est au tour de l’Europe du sud de se démocratiser avec la révolution des Œillets au Portugal, la chute de la dictature des colonels en Grèce et l’année d’après en Espagne avec la disparition de Franco. La chute de l’Union soviétique ouvra la voie à la démocratie aux pays d’Europe de l’Est. Cette dernière vague concernera aussi l’Asie-Pacifique avec les Philippines, la Corée du Sud et Taiwan de 1986 à 1988, mais également l’Amérique latine et l’Afrique sub-saharienne. Alors que la démocratie était à l’origine une exception dans un monde de régimes autoritaires, elle s’est considérablement propagée en l’espace de seulement trois siècles. Ce n’est pas pour autant qu’elle est immuable et que les régimes démocratiques que nous connaissons aujourd’hui sont le même qu’au 18ème siècle. D’ailleurs à cette époque, le terme de démocratie était amalgamé à la démocratie directe athénienne qui avait mauvaise réputation. Ce mode de gouvernement était jugé comme étant le pouvoir arbitraire de la majorité dépendant des bas instincts du peuple. De plus, il semblait difficile à l’époque d’installer une démocratie directe dans un pays bien plus grand et peuplé que l’antique cité d’Athènes. Les philosophes des lumières lui préfèrent alors un régime où la loi est l’expression de la volonté générale et non simplement celle d’une majorité, c’est ce qu’ils appellent eux la république et c’est ce que nous, nous appelons aujourd’hui la démocratie représentative. La démocratie représentative Contrairement à la démocratie directe où les citoyens exercent eux-mêmes le pouvoir, dans une démocratie représentative ce sont des représentants qui sont désignés pour gouverner au nom des citoyens. Le philosophe français Bernard Manin [10] énoncera plusieurs principes qui font qu’une démocratie est représentative. Tout d’abord, les gouvernants sont désignés par des élections ayant lieu à intervalle régulier. Les gouvernants détiennent ce qu’on appelle un mandat représentatif, c’est-à-dire qu’ils conservent une marge d’indépendance par rapport aux électeurs et peuvent agir différemment de leur avis s’ils le désirent, contrairement à un mandat impératif qui oblige le gouvernant à faire exactement ce pour quoi il a été élu. Dans une démocratie représentative, les décisions politiques sont débattues et discutées dans l’enceinte d’un parlement et enfin, les gouvernés peuvent exprimer librement leurs opinions politiques. Du suffrage censitaire au suffrage universel À partir de là, le système démocratique continua d’évoluer en fonction des revendications des partis politiques ou de la population. L’une des plus importantes fut l’élargissement du droit de vote. Au début de la plupart des pays ayant adopté le principe électif, le droit de vote n’était attribué qu’aux personnes payant un certain montant d’impôt qu’on appelait le « cens » et qui donna son nom à ce type de suffrage dit censitaire qui fut appliqué en France à partir de 1815. Face à ce système excluant du processus électoral une large partie de la population, les revendications ne se firent pas attendre pour demander le droit de vote pour tous sans considération de revenus ou d’imposition. Pour calmer les revendications, certains pays mirent en place un modèle hybride. Ce fut par exemple, le cas de la Belgique où en 1894, le droit de vote fut étendu à tous les hommes âgés de plus de 25ans, mais l’on accorda à certains d’entre eux une ou deux voix supplémentaires en fonction de la quantité d’impôt qu’ils versaient et de leur niveau d’étude (droit de vote capacitaire). C’est ce qu’on appelle le suffrage universel tempéré par le vote plural et qui fut a posteriori une phase de transition jusqu’au suffrage universel accordant le droit de vote et le même nombre de vote à tous les hommes. Il arriva vers la fin du 19ème siècle et se généralisa en Europe à la fin de la Première guerre mondiale. Suffrage universel en Europe 1852 : France 1871 : Allemagne 1907 : Autriche-Hongrie 1919 : Royaume-Uni, Belgique, Italie À partir de ce moment le droit de vote continuera de s’étendre tout d’abord aux femmes au sortir de la seconde guerre mondiale pour ensuite être accordé aux plus jeunes en passant de parfois 25 ans à 21 et maintenant 18ans. La démocratie électorale Ces évolutions notamment du droit de vote amène à ce qu’on nomme la démocratie électorale dans laquelle les principaux postes politiques sont renouvelés par des élections régulières et que ces élections sont le lieu d’une compétition entre plusieurs partis qui seront élus au suffrage universel. Aujourd’hui, les principes démocratiques se sont étendus au-delà des simples élections pour englober également l’espace public avec la protection des libertés individuelles, c’est le dernier type de démocratie que l’on verra ici, la démocratie libérale. La démocratie libérale Le politologue Robert Dahl [11], lui, a mis en évidence sept critères pour qu’une démocratie soit libérale: il faut que les citoyens aient le droit de voter et de se présenter aux élections, que ces élections soient libres et justes, que le régime permettent les libertés d’association et d’expression, qu’il y ait un pluralisme des médias et non une seule télévision dirigée par l’État par exemple et enfin que les élus contrôlent les décisions prises par le gouvernement. Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les pays européens se sont reconstruis en oppositions aux totalitarismes, traumatisés par l’empreinte qu’ils ont laissée. Ces régimes totalitaires ayant annihilés toutes libertés, les démocraties ont décidés, elles, de les consolider davantage se calquant sur le modèle que les anglo-saxons avaient de la démocratie, c’est-à-dire l’adoption d’une vision libérale d’un régime plaçant les libertés individuelles au-dessus des principes de souveraineté populaire et d’intérêt général. Ainsi même la France dont la tradition démocratique s’ancrait dans les principes rousseauistes, évolua vers un système plus libéral à l’anglaise et à l’américaine. Depuis 1944, le nombre de chartes et de traités internationaux garantissant les libertés des individus n’a cessé d’augmenter. À l’unique Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, s’ajoutent la Déclaration Universelle de 1948 ainsi que la Convention européenne de 1950. Celle-ci continuera d’adopter régulièrement de nouveaux articles élargissant ainsi son domaine de compétence. Ainsi la défense des minorités et des libertés individuelles fait partie intégrante de la vision de la démocratie, allant parfois même jusqu’à être placée comme un de ses principes phares. Une grande partie des pays de l’Union Européenne sont aujourd’hui des démocraties libérales comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas, mais ce régime est également présent dans le reste du monde avec des pays comme les États-Unis ou encore le Japon. Crise de la démocratie Aujourd’hui, alors que l’on croyait ces régimes bien installés, on voit se développer une crise de la démocratie de plus en plus profonde. En France, 85% des citoyens considèrent que les responsables politiques ne se préoccupent pas d’eux et 74% pensent que le personnel politique est corrompu. [12] Les Français satisfaits du fonctionnement de la démocratie ne sont que 51%, un score suffisant pour élire un président mais pas pour garantir un régime politique. [13] Rejet des politiques, rejet des institutions et parfois même rejet du vote, dans de nombreux pays d’Europe et plus largement d’occident, les citoyens semblent de plus en plus critique envers la démocratie et son fonctionnement. Les raisons de cette crise sont multiples et certaines sont même issues des principes de la démocratie libérale. Judiciarisation de la politique Par exemple, les institutions devant garantir les libertés individuelles et les droits de l’Homme ont pris de plus en plus d’importances dans les systèmes européens. Ces institutions vont interférer dans la prise de décision jusqu’à parfois entraver ou empêcher des projets de lois allant contre leurs interprétations des conventions de protections des libertés individuelles. Ces institutions peuvent être nationales comme le conseil constitutionnelle ou internationale comme la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui peut condamner les États et ainsi les obliger à changer leur législation. Si ces institutions participent effectivement à la protection des libertés, elles sapent également le pouvoir décisionnel du gouvernement en agissant comme des chambres supplémentaires et non élues du Parlement, augmentant ainsi le sentiment des citoyens que les politiques sont impuissants ne voulant ou ne pouvant agir. Complexification de la prise de décision Cette judiciarisation de la politique participe et s’ajoute à une complexification de la prise de décision. Il y a encore 50-60ans, le fonctionnement de la démocratie était relativement clair pour les citoyens. On élisait le parlement ainsi que le chef de l’État en fonction des pays, le gouvernement proposait des lois que les députés approuvaient ou rejetaient et celles-ci devaient effectivement être conforme à la Constitution ce à quoi veillait les cours constitutionnelles. Mais depuis se sont ajoutées des conventions internationales qui ont été signées par les États ainsi que des organisations supranationales comme l’Union européenne restreignant progressivement les pouvoirs politiques des États qui ont cédé une part de leur souveraineté à ces nouvelles institutions. Les compétences politiques détenues à l’origine par les États sont maintenant partagées ou déléguée à l’Union européenne rendant de plus en plus confus pour les citoyens le fonctionnement de la prise de décision. Pour certains pays cette confusion est accrue par la complexité de leur système politique d’origine. La Belgique par exemple, qui est un État fédéral est composé de 3 régions et de 3 communautés possédant chacune leur parlement et leur gouvernement, auxquels s’ajoutent le niveau fédéral avec également son parlement et son gouvernement, mais aussi sa cour constitutionnelle. Chaque entité a ses propres compétences qui sont pour certaines communes à d’autres niveaux de pouvoir et d’autres compétences sont elles mêmes déléguées ou partagées avec l’Union européenne et les institutions qui la composent comme le Parlement et la Commission européenne. On voit donc que dans certain cas la complexité du système politique est telle que les citoyens s’y perdent au point parfois de se détacher de ces questions et de se désintéresser de la chose publique (49% des Français ne s'intéressent pas à la politique) [14]. Un désintérêt de la vie politique qui engendre alors un manque de culture et de connaissance politique, le citoyen ne voulant plus se renseigner se sentant déjà dépassé par la situation, ce qui augmente donc son incompréhension de la politique, l’emmenant ainsi dans un cercle vicieux. Déclin des fondamentaux démocratiques Ce désintérêt est également lié à un faible sentiment d’appartenance à la communauté nationale. Si comme nous l’avions vu, le sentiment d’appartenance à la Nation a été un facteur important de la démocratisation, l’absence de ce sentiment engendre un désintérêt pour la situation politique d’un pays, et en 2021, seuls 24% des Français disent se sentir appartenir à la communauté nationale. [15] À tout cela s’ajoute une érosion des principes fondamentaux qui fondent la démocratie. La défense des intérêts particuliers remplace progressivement celui de l’intérêt général, celle des libertés individuelles rentre quant à elle en confrontation avec la notion de volonté générale et, peut-être encore plus grave, des dévoiements du principe de souveraineté populaire ont pu avoir lieu. Un événement marquant qui illustre cela et qui est encore aujourd’hui une référence pour toute une partie de la population se sentant trahie par les politiques est celui du vote pour la Constitution européenne. En 2005 fut organisé en France, et dans plusieurs autres pays d’Europe, un référendum par lequel les citoyens devaient s’exprimer pour ou contre la ratification du Traité de Rome devant établir une Constitution européenne. À l’issue du scrutin, c’est le NON qui l’emporta largement avec plus de 54% des voix et la France s’opposa donc officiellement, tout comme les Pays-Bas, à la ratification du traité constitutionnel. Mais en 2007, un nouveau traité européen apparait, celui de Lisbonne qui reprend peu ou prou le même contenu que celui de 2004. Aucun référendum ne sera organisé cette fois-ci, la France signera sans consultation populaire le traité passant ainsi outre le choix qu’ont affirmé les Français trois ans plus tôt. Cet événement est encore ressenti aujourd’hui par de nombreux Français comme une trahison de leurs représentant alimentant ainsi une méfiance accrue envers les institutions politiques doublé d’un sentiment d’abandon de plus en plus prégnant. Tentatives de renouveau démocratique Les citoyens ne se sentent plus reconnu et impliqué dans cette démocratie embourbée dans une crise dont elle peine à sortir. Pour ce faire certain réclame davantage de démocratie, on demande plus de participation des citoyens dans le processus de décision. C’est ce qu’on revendiquer certains manifestants et partis politiques avec par exemple le référendum d’initiative citoyenne (RIC) devant permettre aux citoyens eux-mêmes de convoquer une consultation populaire. D’autres veulent plutôt diminuer l’aspect libérale de la démocratie, s’appuyant sur le principe qu’une démocratie doit être selon la formule d’Abraham Lincoln « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », ils veulent diminuer le pouvoir des cours constitutionnelles et internationales, instaurer une primauté du droit national ou encore diminuer l’importance de la protection des droits de l’Homme. C’est le cas de ce qu’on appelle les démocraties illibérales comme la Hongrie ou la Pologne qui ont restreint certaines libertés individuelles pour mieux pouvoir gérer leur politique sécuritaire ou leur politique d’immigration. Ces régimes sont donc ainsi à mi-chemin entre les démocraties électorales et les démocraties libérales voulant préserver le principe de souveraineté populaire au détriment de certaines libertés individuelles. Les réponses varient mais nul ne sait si elles seront suffisantes pour enrayer la crise que nous traversons. Conclusion Pour répondre à la question initiale, oui, nous vivons toujours bel et bien dans une démocratie. Une démocratie défectueuse, mais une démocratie quand même. Si la souveraineté populaire a parfois été bafouée, le peuple a toujours la possibilité de décider dans une certaine mesure de son destin. L’offre politique quant à elle n’a jamais été aussi diverse depuis longtemps. Avec des européistes et des eurosceptiques, des libéraux et des socialistes et même un colbertiste, des conservateurs et des progressistes, des nationalistes et des mondialistes. Rarement autant d’opinions ont été représentées lors d’une présidentielle, il manquerait peut-être juste un candidat de la gauche républicaine et un girondin et on serait au grand complet. Certes, les libertés individuelles ont été restreintes depuis 2020, mais il en fut de même durant la période des attentats islamistes et cette restriction ne faisait pas autant polémique. De plus, les libertés n’ont jamais été aussi étendues et garanties qu’à notre époque et leur restriction n’impact pas le principe démocratique en soit. Sous la IIIème République, la liberté d’expression, de déplacement ou des personnes étaient loin d’être garantie, les revendications ouvrières étaient plus que sévèrement réprimée et pourtant il s’agissait bien d’un régime démocratique ayant fait sien les principes de volonté et d’intérêt général. Peut-être que l’un des plus grands problèmes de la démocratie aujourd’hui est celui de la qualité débat public. La faute n’étant pas forcément à mettre sur l’absence d’objectivité dont on accuse les médias, cela n’a jamais véritablement été leur fonction. La presse d’aujourd’hui n’est ni plus ni moins objective que celle des années 50 ou de 1789. La France a toujours eu une culture du journalisme d’opinion, espèce d’hybride entre littérature et pamphlet politique. Non, le problème est davantage dû à une hystérisation du débat public, le temps n’est plus aux confrontations d’opinions, encore moins à l’échange intellectuel, le temps est au culte de la petite phrase, de l’attaque verbale qui fera réagir sur les réseaux sociaux, du clash télévisé qui sera relayé dans la presse du lendemain. Le débat présidentiel de 2017 en a été une quasi-caricature, ressemblant davantage à un concours de punchline qu’à une véritable confrontation politique. Pourtant c’était un débat qui aurait pu être l’un des meilleurs de la Vème république tant jamais des visions n’avaient été aussi opposées. Il n’y a plus de dialogue, il n’y a plus de compréhension de l’autre, il n’y a même plus de respect de l’adversaire politique, il n’y a que l’invective et la diabolisation de l’autre alors que les débats constructifs eux se font de plus en plus rares. Mais malgré tout cela la démocratie est toujours là. Elle est en crise et souffre de nombreuses lacunes et nous saurons seulement dans 10, 20 peut-être 30ans comment elle sortira de cette période si particulière de son histoire. Classiques disponibles gratuitement en ligne LOCKE John, « Traité du gouvernement civil », 1690 http://classiques.uqac.ca/classiques/locke_john/traite_du_gouvernement/traite_du_gouv_civil.pdf MONTESQUIEU « L’esprit des lois », 1748 https://archives.ecole-alsacienne.org/CDI/pdf/1400/14055_MONT.pdf ROUSSEAU Jean-Jacques, « Du contrat social », 1762. http://classiques.uqac.ca/classiques/Rousseau_jj/contrat_social/Contrat_social.pdf Bibliographie BALME Richard & co. « Les motifs de la confiance (et de la défiance) politique : intérêt, connaissance et conviction dans les formes du raisonnement politique », Revue internationale de politique comparée, vol. 10, no. 3, 2003, pp. 433-461. DAHL Robert, « Polyarchie : participation et opposition », Édition de l'Université de Bruxelles, 2016, Bruxelles. DE WAELE Jean-Michel & Co., « Les démocraties européennes », Éditions Armand Colin, 2015, Paris. DELWIT Pascal, « Introduction à la science politique », Éditions de l’Université Libre de Bruxelles, 2ème édition revue et augmentée, 2015, Bruxelles. DOGAN Mattei, « Méfiance et corruption : discrédit des élites politiques », Revue internationale de politique comparée, vol. 10, no. 3, 2003, pp. 415-432. GAUCHET Marcel, « Crise dans la démocratie », La revue lacanienne, 2008/2 n° 2, p. 59-72. DOI : 10.3917/lrl.082.0059 GAUCHET Marcel, « Le désenchantement du monde », Éditions Gallimard, 2002. GAUCHET Marcel, « La démocratie contre elle-même », Éditions Gallimard, coll. « Tel », Paris, 2002. HERMET Guy, « Démocratie et autoritarisme », Éditions du Cerf, 2012, Paris. HEYMANN-DOAT Arlette, « Les régimes politiques », Éditions La Découverte, 1998, Paris. HUNTINGTON Samuel, « The Third Wave: Democratization in the Late Twentieth Century », University of Oklahoma Press, 1991. MANIN Bernard, « Principes du gouvernement représentatif », Éditions Flammarion, 2019. QUERMONNE Jean-Louis, « Les régimes politiques occidentaux », Éditions Points (5e édition), 2006, France. Sources [1] BURDEAU Georges, « Démocratie », Encyclopedia Universalis, Corpus 7, France, 1990. [2] Bulle pontificale In nomine Domini de 1059. [3] HERMET Guy, « Démocratie et autoritarisme », Éditions du Cerf, 2012, Paris, pp. 13-28. [4] Idem. [5] LOCKE John, « Traité du gouvernement civil », 1690. [6] MONTESQUIEU « L’esprit des lois », 1748. [7] ROUSSEAU Jean-Jacques, « Du contrat social », 1762. [8] HERMET Guy, « Démocratie et autoritarisme », Éditions du Cerf, 2012, Paris, pp. 13-28. [9] HUNTINGTON Samuel, « The Third Wave: Democratization in the Late Twentieth Century », University of Oklahoma Press, 1991. [10] MANIN Bernard, « Principes du gouvernement représentatif », Éditions Flammarion, 2019. [11] DAHL Robert, « Polyarchie : participation et opposition », Édition de l'Université de Bruxelles, 2016, Bruxelles. [12] CEVIPOF, « 2009-2019 : la crise de la confiance politique », SciencePo, Janvier 2019. https://www.sciencespo.fr/cevipof/sites/sciencespo.fr.cevipof/files/CEVIPOF_confiance_10ans_CHEURFA_CHANVRIL_2019.pdf [13] IFOP, « Les Français et l’état de la démocratie : le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron », Rapport d’étude pour Décider ensemble, décembre 2021. https://eupinions.eu/fileadmin/files/... [14] OPINIONWAY, « En qu(o)i les Français ont-ils confiance aujourd'hui ? », Sondage pour Cevipof, Vague 12, Février 2021, p.38 https://www.sciencespo.fr/cevipof/sit... [15] Ibidem, p.82.

  • Qu'est-ce que l'ochlocratie?

    De la Grèce antique à nos jours, retour sur l'ochlocratie, le régime de la masse. L'ochlocratie désigne un régime politique dans lequel la foule détiendrait le pouvoir. Si aucun régime de ce type n'a véritablement existé dans l'Histoire, ce concept est utilisé pour dénoncer une dérive de la démocratie dans laquelle ce ne serait plus le peuple, mais la foule qui exerce le pouvoir en faisant, notamment, pression dans la rue. Le terme ochlocratie vient du grec Oklos (la foule) et Kratos (le pouvoir). Bien que n’ayant jamais eu une existence réelle, l’ochlocratie est un concept revenant chez plusieurs penseurs tels que Polybe (208-126 av. J.-C.), Cicéron (106-43 av. J.-C.) ou Machiavel (1469-1527), tous le voyant plus ou moins comme le pire des régimes. L’ochlocratie doit plus être vue comme une dégénérescence possible d’un système démocratique, le résultat d’une démocratie à bout de souffle dans laquelle la « loi de la rue » aurait pris le pas sur la souveraineté populaire. La foule descendant dans la rue peut être un indicateur du mécontentement populaire contre une loi, un régime ou un événement quelconque. Elle peut être au contraire un indicateur de son contentement comme lorsqu’elle se regroupa le 30 mai 1968 pour soutenir le Général De Gaulle. Elle ne peut cependant jamais être la voix du Peuple, même si elle veut agir en son nom et même si ses revendications sont légitimes. Si massive soit-elle, la foule ne peut-être le peuple. Elle ne représente pas les intérêts de ce dernier et il est plus que probable qu’elle ne représente même pas les intérêts des individus qui la composent tant elle les amalgame en une entité indépendante. [1] Par le règne de la foule, l’ochlocratie est vu comme un état proche de l’anarchie au sens littéral du terme, celui d’un État sans autorité ne pouvant agir sans l’aval d’une foule versatile. [1] Voir « Psychologie des foules » de Gustave Le Bon.

  • Combien gagnent les députés ? Dossier législatives 4/4

    C’est avec un sujet épineux que l’on clôture notre « Dossier législative », combien gagne un député ? Quel argent et quels avantages pour quel travail ? Les députés touchent ce que l’on nomme une indemnité, et non un salaire. La fonction de parlementaire n’est pas considérée comme un emploi mais comme un mandat dont l’exercice nécessite souvent de mettre entre parenthèses sa carrière. Les députés touchent donc une indemnité pour pallier à leur absence de revenu. Combien d'argent ? Les députés touchent une indemnité parlementaire de base qui s'élève à 5.623,23€/mois. À cela s’ajoute une indemnité de résidence de 168,70€/mois et une indemnité de fonction non-imposable de 1.447,98€/mois. Ainsi, le revenu d'un député français s'élèvera à 7.239,91€ brut par mois et 5.679,71€ net par mois. En plus de leur indemnité, les députés vont bénéficier d'avantages variés parmis lesquels on retrouve : Un accès gratuit au réseaux SNCF en 1ère classe ; Une dotation matérielle de 18.950€/an prenant en charge les courses en taxi ou en VTC, les dépenses de téléphonie, d’internet ou de courrier. L’Assemblée nationale peut aussi prendre en charge, sous certaines conditions, les frais d’hôtel des députés et les déplacements en avion. Quel temps de travail ? Loin de l’image d’oisiveté qui colle à la peau des députés, ces derniers peuvent travailler entre 50 et 100 heures/semaine dans leur fonction législative, devant parfois être présent les nuits et le week-end compris. Les députés doivent également être présents dans leur circonscription pour rencontrer leurs électeurs ou pour des cérémonies en tous genres. Bien évidemment, les députés sont loin d’être tous assidus et certains participent peu au travail parlementaire. Certains sites regroupent les données relatives au travail des députés pour les rendre plus accessible au public. C’est le cas du site datan qui vous permet de voir l’assiduité et les différentes statistiques de votre député. Ou du Projet Arcadie qui vulgarise le travail parlementaire. Sources : Excellent article disponible sur cairn.info décrivant le travail d’un député en général : BILLARD Martine, « L'agenda d'une députée », Le journal de l'école de Paris du management, vol. 54, no. 4, 2005, pp. 7-14. DE MARESCHAL Edouard, « « 50 à 100 heures par semaine » : un rapport détaille l'activité réelle des députés », Le Figaro, article en ligne, 28 mars 2019. ASSEMBLÉE NATIONALE, « Fiche de synthèse n°3 : La rémunération des députés », site officiel de l’Assemblée nationale. LE TÉLÉGRAMME, « Députés. « Ils travaillent 60 à 70 heures par semaine » », Le Télégramme, article en ligne, 28 mars 2019. Sites conseillés : datan.fr projetarcadie.com nosdeputes.fr

  • À quoi sert l'opposition ? - Dossier Législatives 3/4

    Dans une Cinquième République laissant une large place à la majorité, on peine à comprendre la place et l’utilité des différents groupes d’oppositions à l’Assemblée nationale. Faisant occasionnellement des discours à la tribune devant les caméras, ces députés semblent attendre que passent les cinq années les séparant des prochaines élections et qui feront peut-être d’eux la nouvelle majorité. Pourtant, l’opposition a bien un rôle à jouer au sein du Parlement, dépendant de son poids politique et pouvant aller de la simple suspension de séance jusqu’au vote de censure du gouvernement. En France, on désigne par le terme d’opposition tous les partis et représentants politiques se déclarant opposés au gouvernement. La Ve République étant un régime semi-présidentiel, elle favorise la majorité présidentielle et laisse peu de pouvoir aux oppositions. Ces dernières possèdent cependant un certain champ d’action. Avec un minimum de 15 membres, les députés peuvent former un groupe parlementaire. Les membres se choisissent un Président de groupe qui disposera de plusieurs prérogatives. Le président de groupe a le droit de : Demander ou s’opposer à la création d'une commission spéciale. Demander le vote au scrutin public. Le scrutin public est le type de scrutin classique du parlement dans lequel les députés votent depuis leur siège. Il existe aussi le vote à main levée et le vote à la tribune. Demander la vérification du quorum à l'occasion d'un vote. Le quorum est le nombre minimal de députés qui doivent être présent pour voter une loi (ce quorum est égal à la majorité absolue des députés). Préparer l'ordre du jour parlementaire mensuel propre à son groupe. Obtenir une suspension de séance. Proposer ou s'opposer à l'engagement de procédures d’examen simplifiées permettant de passer directement au vote sans organiser de débat parlementaire. Obtenir une fois par an l'examen en séance publique d'une résolution proposant la création d'une commission d'enquête. C'est ce que l'on nomme le « droit de tirage ». Avec un minimum de 58 députés, l’opposition peut déposer une motion de censure. Cette motion permet de mettre en cause la responsabilité du gouvernement et de provoquer sa démission si elle est votée par la majorité de l’Assemblée. Avec un minimum de 60 députés, l’opposition peut déférer une loi au Conseil constitutionnel, avant même sa promulgation. Cela permet de vérifier si la loi est conforme à la Constitution et surtout de retarder l’adoption de cette loi. Le premier groupe d’opposition se voit automatiquement attribuer la présidence de plusieurs commissions : La commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire ; La commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’Assemblée nationale. Obstruction parlementaire Il existe d’autres procédés permettant à l’opposition de ralentir et d’entraver l’adoption d’une loi. C’est ce que l’on nomme l’obstruction parlementaire. Les plus connues et utilisées sont la demande de suspension de séance et le dépôt d’amendements qui permet de rajouter des articles à débattre et voter dans une loi, retardant l’adoption de celle-ci. Le record a été atteint en 2006 avec 137.537 amendements déposés par le PS et le PCF pour ralentir le projet de loi relatif au secteur de l’énergie.

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