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  • Législatives en Australie : analyse des résultats

    Retour sur les élections fédérales qui se sont tenues ce 21 mai en Australie en vue de renouveler les deux chambres législatives : la Chambre des représentants et le Sénat. Ces élections possèdent 2 points particulièrement intéressants avec tout d’abord la forte présence d’un parti agrarien, mouvance politique peu présente en Europe axée sur les problèmes qui concernent la ruralité, et surtout le type de scrutin utilisé pour départager les candidats. Il s’agit de ce que l’on nomme le « vote à second tour instantané » qui consiste à classer les différents candidats par ordre de préférence au lieu de choisir un seul et unique candidat comme en France. Carte d'identité de l'Australie Nom : Commonwealth d'Australie Capitale : Canberra Population : 25,7 millions d’habitants Monnaie : Dollar australien (AUD) Régime : Monarchie parlementaire fédérale bicamérale (2 chambres d’élus) Parti(s) au pouvoir : Liberal Party, Liberal National Party & National Party Chef d’État : Reine Elisabeth II G20 : Pays membre OTAN : Allié majeur non-membre Alliance militaire : AUKUS (Australie + UK + USA) Coalition au pouvoir Le Liberal Party est le principal parti de droite en Australie. D’orientation libéral-conservateur il est, avec ses alliés, au pouvoir depuis 2013. Le National Party est un parti de centre-droit, conservateur et agrarien. L’agrarianisme est un mouvement politique qui est principalement axé sur les problèmes de la ruralité. Le Liberal National Party est un parti présent uniquement dans la région du Queensland. Il a été créé suite à la fusion du Liberal Party et du National Party qui faisaient de faibles scores dans cette région. Principale opposition Le Labor Party (Parti travailliste) est le principal opposant en Australie. Il s’agit d’un parti d’orientation social-démocrate, positionné au centre-gauche. Australian Greens est un parti écologiste positionné à gauche. Ce parti n’a jamais recueilli plus d’un siège à la chambre des représentants. Résultats élections législatives 2022 Malgré leur obtention d’un meilleur score en pourcent, le Parti libéral et ses alliés (LNP et NP) perdent leur majorité à l’Assemblée. Le Parti travailliste et son allié écologiste obtiennent la majorité avec 77 sièges sur 151. Cette différence de résultats s’explique par le type de scrutin utilisé qui est assez rare et que l’on nomme le vote à second tour instantané. Le procédé consiste à classer les candidats en leur donnant une note de préférence. Si aucun candidat ne recueille la majorité absolue des préférences, le candidat le moins bien noté est éliminé et ses voix sont transférées vers le second choix de ses électeurs. Le processus est recommencé jusqu’à ce que l’un des candidats obtienne la majorité absolue des suffrages. Ce type de scrutin permet d’éviter l’arrivée au pouvoir d’un candidat fort rejeté par les votants même s’il possède une majorité relative de voix. Si ce candidat recueille 42% de premier choix, mais que les 58% restants le placent en dernière position, alors le candidat voit ses chances d’être élu grandement diminuées. Les voix de C sont reportées vers le deuxième choix de ses votants : le candidat D. Au 2ème tour, le candidat B qui a le moins de vote est éliminé et le deuxième choix de ses électeurs, le candidat D, récolte les voix. Le candidat A qui avait récolté le plus de voix au premier tour est tout de même éliminé au profit du candidat D, moins détesté par une majorité d’électeur.

  • À quoi sert l'Assemblée nationale ? - Dossier Législatives 2/4

    Deuxième partie de notre « Dossier législatives » portant cette fois-ci sur le rôle que joue l’Assemblée nationale dans le jeu institutionnel. Le régime semi-présidentiel de la Cinquième République laisse peu d’initiative à l’Assemblée nationale, mais elle possède tout de même un certain nombre de prérogatives qui lui permettent d’élaborer la loi, de contrôler le gouvernement et d’agir en temps de crise comme durant une guerre ou une insurrection armée. Pour se faire, les députés se réunissent au sein de commissions afin de créer la loi et préparer le débat parlementaire. Les commissions rassemblent un huitième des députés et veillent à respecter la proportion des différents groupes politiques de l’Assemblée. Il existe 8 commissions permanentes : commission des lois ; commission des finances ; affaires culturelles et éducation ; affaires économiques ; affaires étrangères ; affaires sociales ; défense nationale et forces armées ; développement durable et aménagement du territoire. L’Assemblée peut également organiser des commissions spécialisées pour examiner un projet de loi en particulier, ainsi que des commissions d’enquête. Les commissions d’enquêtes font partie des outils des parlementaires pour contrôler l’action du gouvernement. De même, l’Assemblée peut voter la confiance au gouvernement ou, au contraire, une motion de censure qui forcerait la démission du gouvernement. En temps de conflits, toute déclaration de guerre doit être votée par l’Assemblée nationale. L’état de siège permettant un transfert des pouvoirs civils vers l’autorité militaire en cas de guerre ou d’insurrection est déclaré par le gouvernement et le Président, mais ne peut être prorogé après 12 jours qu’avec l’accord du Parlement.

  • Autorisation le burkini : une division profonde

    Le port du burkini dans les piscines publiques vient d’être autoriser à Grenoble par le maire écologiste Éric Piolle, mais tout porte à croire que le débat autour de cette question est loin d’être terminée. S'il s'agit sans conteste d'un sujet épineux, le port du burkini est pourtant intéressant à aborder tant il est révélateur des oppositions politiques sur les principes de féminisme, de laïcité et de libertés individuelles. Le burkini est un vêtement de piscine féminin recouvrant l’entièreté du corps à l’exception du visage. Il permet aux femmes musulmanes de se baigner en public tout en respectant «la pudeur islamique». Interdit jusqu’aujourd’hui, il vient d’être autorisé dans les piscines publiques de Grenoble. Arguments en faveur Le premier argument pour l’autorisation du burkini est qu’il permet aux musulmanes de pouvoir se baigner en public tout en respectant leurs préceptes et convictions. Le burkini permettrait ainsi d’inclure ces personnes au sein de la société tout en respectant leurs principes cultuels et/ou culturels. L’argument féministe est aussi mis en avant pour l’autorisation du burkini dans le sens que les femmes doivent avoir la liberté de s’habiller comme elles le veulent. Le principe de la liberté d’expression religieuse est aussi avancé pour défendre le port du burkini. Arguments en défaveur A contrario, le burkini est vu par ses détracteurs comme un «instrument de domination» contre les femmes, sexualisant l’entièreté de leur corps qu’elles se doivent de couvrir. Le burkini ne relèverait pas de la liberté de se vêtir comme les femmes le veulent, mais d’une obligation morale et patriarcale. Ce vêtement est vu comme une immersion de la religion dans l’espace public qui serait en contradiction avec la conception de la laïcité à la française voulant que l’on ne porte pas de signe religieux ostentatoire en public. Cet argument est aussi utilisé contre le port du voile. Le burkini est parfois vu comme un signe de radicalisme et d’intégrisme religieux. Ce maillot est comparé à la burqa (vêtement recouvrant intégralement le corps), au niqab (yeux apparents) ou au jilbab (visage apparent) qui seraient des tenues issues d’une pratique rigoriste de l’Islam. Le débat sur le port du burkini est révélateur des divergences liées à l’interprétations des principes républicains et de la loi. Le principe de la laïcité est avancé dans les deux camps car il est compris différemment avec une vision anglo-saxonne défendant le port de signes religieux et une vision française défendant la discrétion de la foi. Il en est de même pour le féminisme avec d’un côté la liberté de se vêtir et de l’autre l’interdiction d’un vêtement jugé sexiste. Un débat complexe donc et qui n’a pas fini d’être abordé, ne pouvant se résoudre que par une clarification et une affirmation de la loi et des principes républicains. Source sondage: Ifop pour Le Point - L'adhésion à l’évolution de la législation relative aux tenues de bains dans les piscines publiques : enquête auprès de la population générale et de la population musulmane, Mai 2022

  • Le député : fidélités et mandat - Dossier législatives 1/4

    Première partie de notre « Dossier législatives » dans lequel nous revenons sur différents aspects des élections peu abordés en général. Au programme aujourd’hui : « Le député : fidélités et mandat ». Les élections législatives servent à désigner les 577 députés siégeant à l’Assemblée Nationale. Le député est élu pour un mandat de 5 ans et est considéré comme un représentant de la Nation. À ce titre, il est censé représenter l’ensemble des Français. Cette notion trouve en partie ses origines dans la Révolution française avec le « serment du jeu de paume » durant lequel les députés du Tiers-État se sont proclamés : « représentants de la Nation assemblée ». Dans les faits, le député est également lié à un parti politique ainsi qu’à la circonscription qui l’a élu et dans laquelle il possède une permanence. Il est ainsi dans une triple appartenance qui peut engendrer des conflits de fidélités. En élisant un député, les électeurs lui confient un mandat représentatif. Cela signifie que l’élu peut voter et se positionner en fonction de sa conscience et ainsi prendre des libertés par rapport à son programme et ses engagements. En opposition, le mandat impératif est un type de mandat politique qui oblige le représentant à suivre les indications fixées par les électeurs, ces derniers pouvant révoquer le député s’ils le souhaitent. Cependant, le mandat impératif est interdit par l’article 27 de la Constitution. Art. 27 : « Tout mandat impératif est nul. Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. » Le mandat impératif était courant dans les parlements des monarchies médiévales et de la renaissance. Les députés membres de ces parlements royaux recevaient les doléances de leurs électeurs et avaient l’obligation de les transmettre et de les défendre. Ce type de mandat est aujourd’hui absent des grandes démocraties occidentales lui préférant le mandat représentatif facilitant le travail des députés qui doivent travailler sur des dossiers de plus en plus complexes rendant difficilement applicable un mandat impératif. La révocation d’élu quant à elle existe dans plusieurs pays dont la Roumanie, le Mexique, le Venezuela, ainsi que dans 19 des 50 états des USA et est soumise à des conditions plus ou moins strictes en fonction des lois. La plupart du temps, la révocation prend la forme d’un référendum dans lequel les citoyens s’expriment pour ou contre la destitution d’un ou plusieurs élus sans attendre l’expiration du mandat octroyé. Sources : Excellent article disponible sur cairn.info décrivant le travail d’un député en général : BILLARD Martine, « L'agenda d'une députée », Le journal de l'école de Paris du management, vol. 54, no. 4, 2005, pp. 7-14. DE MARESCHAL Edouard, « « 50 à 100 heures par semaine » : un rapport détaille l'activité réelle des députés », Le Figaro, article en ligne, 28 mars 2019. ASSEMBLÉE NATIONALE, « Fiche de synthèse n°3 : La rémunération des députés », site officiel de l’Assemblée nationale. LE TÉLÉGRAMME, « Députés. « Ils travaillent 60 à 70 heures par semaine » », Le Télégramme, article en ligne, 28 mars 2019. Sites conseillés : datan.fr projetarcadie.com nosdeputes.fr

  • Législatives en Slovénie : le combat entre europhiles et eurosceptiques

    Le 24 avril dernier avaient lieu les élections législatives en Slovénie dans lesquels le Parti Démocratique Slovène (SDS) jouait sa place au pouvoir étant au gouvernement depuis 2ans. Carte d'identité du pays Nom : République de Slovénie Capitale : Ljubljana Population : 2,1 millions d’habitants Monnaie : Euro (€) Régime : République parlementaire bicamérale (2 chambres d’élus) Parti(s) au pouvoir : SDS-SMC-NSi Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 8/705 Alliance militaire : OTAN Principaux acteurs politiques Le Mouvement pour la liberté (GS) est un nouveau parti créé en 2021 par l’ancien ministre de l’écologie Jure Leben et dirigé par l’homme d’affaire Robert Golob. Ce parti est classé au centre-gauche et est d’orientation écologiste, social-libérale et europhile. Le Parti démocratique slovène (SDS) est le parti au pouvoir depuis 2020. Il se positionne à droite d’orientation nationale-conservatrice. En coalition avec le SDS, la Nouvelle Slovénie (NSi) est un parti de centre-droit, chrétien-démocrate. Les Sociaux-démocrates sont un parti de centre gauche dans l’opposition depuis 2020. La Gauche est un parti socialiste et écologiste considéré comme de gauche ou de gauche radicale. Résultats des élections législatives slovènes 2022 Les élections se sont déroulées au scrutin proportionnel et a vu la large victoire du GS qui décroche 34,5% des voix et 41 sièges sur 90. Ces résultats sont analysés comme une victoire des europhiles sur les eurosceptiques et « populistes » de droite que représente le SDS souvent qualifié d’illibéral et critique sur l’Union européenne comme le parti de Viktor Órban en Hongrie. Cependant, les résultats du SDS sont à analyser avec prudence. Si le parti perd certes sa première place, son score est loin d’être en net recul. Pour les 24.92% des voix qu’il récoltait en 2018, il en garde aujourd’hui 23,65% et obtient 2 sièges supplémentaires (27/90) malgré cette diminution de 1%. Le SDS est donc loin d’être abattu politiquement et devient le premier parti d’opposition. Le président du Mouvement pour la Liberté sera probablement nommé Premier ministre par le Président de la République slovène et des négociations sont en cours pour la formation d’un gouvernement avec les Sociaux-démocrates (gauche) et Levika (gauche radicale). Nota Bene : 2 des 90 sièges du parlements slovène (en gris sur la photo) sont réservés par la loi électorale aux représentants des minorités hongroises et italiennes depuis 1990.

  • "Bal tragique à Aubervilliers : un mort"

    L'édito de Dagda "Mélenchon a réalisé son plus vieux rêve : tuer le PS. Après 15 ans d’attente, il s'offre le luxe d’exhiber la dépouille en plein meeting." Il était certes moribond depuis cinq ans ; François Hollande le fit exploser ; Benoît Hamon creusa sa tombe ; Anne Hidalgo y déposa le cercueil ; c’est au tour d’Olivier Faure d’en faire l’oraison funèbre. Et quelle oraison ! Ce dimanche à Aubervilliers, devant un parterre de militants (hier adversaires, aujourd’hui maîtres), le premier secrétaire du parti socialiste a enterré « la vieille maison ». Bégayant, les larmes au bord des yeux, il fit le V de la victoire qui fut celui du vaincu. Volontairement ou non, Olivier Faure participa à la gloire de Mélenchon qui réalisa son plus vieux rêve : celui de tuer le PS. Après 15 ans d’attente, il s’est fait le plaisir d’un triomphe à la romaine en s’offrant le luxe d’exhiber la dépouille de son ennemi en plein meeting. Sa disparition était inéluctable, les 4 partis de gauche principaux chassant le même électorat (universitaires, bourgeoisie urbaine et habitants des banlieues), il était naturel que l’un prenne le pas sur les autres. Et pour la première fois depuis qu’il est devenu hégémonique à gauche, le PS consent à l’union avec plus gros que soit. Le PCF et EELV sont habitués à être satellitaire (le premier depuis 1981, le second depuis sa création), mais le PS qui était parvenu avec François Mitterrand à devenir le seul parti de gouvernement à gauche, laisse sa place à La France Insoumise par un accord dans lequel les socialistes acceptent d’être minoritaire, légitimant ainsi LFI. Les socialistes républicains, laïcs et anti-libéraux (ce dernier point étant censé être un oxymore avec socialiste, mais l’évidence n’est plus de mise) sont désormais apatrides. Mais nulle inquiétude à avoir, ils n’étaient plus qu’une petite poignée à subsister au sein de la vieille famille de Blum et Jaurès.

  • Aymeric Caron et le retour du vote bourgeois

    Le journaliste et candidat LFI, Aymeric Caron a suscité la polémique suite à des propos tenus dans son livre Utopia XXI paru en 2017, qui avait pour objectif de repenser une nouvelle utopie. La citation polémique d'Aymeric Caron, la voici : Ces propos ont été tenus dans son livre Utopia XXI, hommage au livre Utopie de Thomas More (1516), visant à proposer une nouvelle utopie. Loin de faire rêver, ces propos ont été vus par certain comme un retour au vote censitaire. « Le citoyen inculte et irresponsable n’aura plus voix au chapitre. Personne ne pourra plus participer à la vie de la communauté sans avoir apporté les preuves qu’il en est digne. À cet effet, un permis de voter sera instauré. » - Aymeric Caron, Utopia XXI (2017) Le suffrage censitaire consistait à accorder le droit de vote uniquement aux citoyens payants un certain montant d’impôt. Cet impôt était appelé le «cens» qui donnera son nom à ce type de suffrage. Le suffrage censitaire était en application dans plusieurs pays durant le XIXe siècle: En France, principalement durant la Restauration et la Monarchie de Juillet (1815-1848) ; En Belgique (1830-1883) ou encore en Italie en 1870. Le suffrage capacitaire consistait à accorder le droit de vote aux citoyens en fonction de leur niveau d’éducation. On pouvait prendre en compte la capacité à lire et à écrire ou le niveau de diplôme. Ce type de suffrage fut appliqué en Belgique, à la fin du XIXe siècle, afin d’élargir le suffrage censitaire en place. L’objectif commun de tous ces types de suffrages était d’écarter ou de limiter le vote des classes populaires et la montée des partis socialistes de l’époque, au profit des classes bourgeoises dominantes. Aymeric Caron, désireux d’un vote "éclairé", propose en réalité un retour au suffrage capacitaire rétablissant la primauté du vote bourgeois. Pourtant, la meilleure solution pour que les citoyens votent de façon "éclairée" passe par l’éducation politique nationale. En enseignant à tous les citoyens, dès le plus jeune âge, la politique, l’Histoire et la philosophie, on leur donne la capacité à penser et à décider en pleine conscience, sans restreindre le vote à une seule classe sociale. Il peut être de mauvais ton de reprocher au polémiste ces propos qui ont été écrits avant qu’il ne soit candidat et dans un livre où l’objectif était de créer un monde imaginaire, dans lequel donc on peut tout se permettre. Cependant il avait lui-même reproché à Éric Zemmour des propos tenus dans ses livres écrits avant la présidentielle et la proposition qu’il fait est révélatrice de sa pensée tant elle tient plus de la dystopie que de l’utopie désirée. On se doute bien que l’objectif de Caron n’est pas de rétablir un vote bourgeois comme nous l’expliquons ci-dessus (même si c’est l’effet d’une telle mesure in fine). Son objectif est de favoriser un vote éclairé dans l’intérêt général. Mais n’y avait-il pas de meilleures mesures envisageables pour permettre au vote exprimé d’être éclairé dans une utopie (où tout est imaginable donc) que celle de restreindre le vote aux plus éclairés privant les autres de ce moyen d’expression démocratique ? Une meilleure solution envisageable serait l’éducation politique des citoyens, loin d’être utopique de surcroît, car elle avait déjà été voulue et réalisée par la IIIe République française. En enseignant à tous les enfants de toutes les écoles de France le bagage fondamental (lecture, écriture, mathématiques) associé au bagage citoyen (Histoire, politique, philosophie) et leur permettant à tous d’être au même niveau quel que soit leurs origines sociales ou territoriales, on en fait de véritables citoyens capables d’exercer ce droit fondamental qu’est celui du vote. C’est par la culture et non par les restrictions que l’on consolide une démocratie, oublier cela c’est revenir au vote de classe combattu par la gauche il y a un siècle, et désiré par l’un de ses membres aujourd’hui.

  • Élections législatives hongroises : analyse des résultats

    Retour sur les élections qui ont eu lieu le 3 avril dernier en Hongrie. Ces élections avaient lieu dans un contexte de double-crises : sanitaire et militaire avec la guerre en Ukraine. Carte d'identité du pays Nom : Hongrie Capitale : Budapest Population : 9,7 millions d’habitants Monnaie : Forint (HUF) Régime : République parlementaire monocamérale (une seule chambre d’élus) Parti(s) au pouvoir : Fidesz & KDNP Union européenne : État membre Espace Schengen : État membre Sièges au parlement UE : 21/705 Alliance militaire : OTAN Une polarisation sans précédent Ce sont des élections particulières qui ont lieu en Hongrie avec comme particularité de voir la quasi-intégralité des partis d’oppositions s’unir sous un même mouvement politique. Ce mouvement hétéroclite nommé « Unis pour la Hongrie » rassemble 6 partis d’oppositions avec Jobbik (centre droit conservateur), Mouvement Momentum (libéral, centre), Coalition démocratique (libéral, centre gauche), le Parti socialiste, le Parti du dialogue pour la Hongrie (écologistes, centre gauche), LMP (écologistes, centre gauche). Tous ces partis sont unis contre le parti Fidesz du Premier ministre Viktor Orbán au pouvoir depuis 2010. D’orientation conservatrice, il se présente en coalition avec le Parti populaire démocrate-chrétien (KDNP) qui demeure son allié depuis 2006. En dehors des deux coalitions, se présente également le mouvement Notre patrie, parti d’extrême-droite récemment fondé. La Hongrie possède un double type de scrutin. Sur les 199 sièges de députés, 106 sont désignés au scrutin uninominal à un tour, cela signifie que dans ces circonscriptions électorales, il y a une élection à un seul tour dans laquelle le parti arrivant en première position remporte le siège. Les 93 sièges restants sont répartis à la proportionnelle entre les différents partis ayant obtenus 5% ou plus. La durée du mandat est de 4 ans. Résultats élections législatives hongroises 2022 (Résultats du Fidesz à droite depuis 1998) Surprise totale lors des résultats, alors que les sondages mettaient Orbán en difficulté, il en sort avec le meilleur score de son histoire avec 54,10% des voix. Sur les 199 sièges de l’Assemblée nationale, 119 sont remportés par le Fidesz et 16 par son allié le KDNP. Le gouvernement de Viktor Orbán est donc reconduit pour un quatrième mandat avec une large majorité. Si le Fidesz rassemble principalement les zones rurales ainsi que les citoyens ayant un revenu faible ou modeste, on remarque que les centres urbains, plus soucieux des questions sociétales et opposé au conservatisme d’Orbán, sont parmi les seuls à soutenir l’opposition avec comme meilleur exemple Budapest dont la quasi-totalité des circonscriptions électorales a été emportée par l’alliance d’opposition.

  • "On va le buter!", "Ce sont des cons!" : le langage châtié du pouvoir

    Édito de Dagda - Les phrases assassines Nous avions comme idée au Rudius de publier occasionnellement des phrases assassines de politiques pour montrer que, contrairement à ce que l’on pense de plus en plus de nos jours, la politique est violente par nature. Cette violence est due au fait qu’en démocratie les représentants politiques sont censés incarner et retranscrire les affrontements et tensions présents dans la société. Mais peut-être est-elle encore plus due au fait que la politique c’est aussi la conquête et la conservation du pouvoir pour lesquelles tous les coups sont permis, et dans lesquelles le langage fleuri a trouvé un nid confortable. Nous ne comptions pas commencer tout de suite la publication de ces citations, mais Emmanuel Macron nous en offre une belle que nous ne devons pas manquer. Le torchon brûle entre le Président de la République et son ancien Premier Ministre Édouard Philippe. Celui que certains analystes voyaient comme le potentiel successeur du chef de l’État est désormais dans la ligne de mire de ce dernier qui aurait peu apprécié la création de son nouveau parti Horizons. Résultat : aucune circonscription ne doit lui être cédée pour les législatives. Édouard Philippe qui avait l’ambition de créer un groupe composé de 30 à 40 députés à l’Assemblée nationale voit ses plans contrariés par l’équipe du Président qui n’entend lui laisser aucune place. L’ancien chef du gouvernement, étant l’homme politique le plus apprécié de France, est probablement vu comme une menace par la majorité présidentielle qui a tout intérêt à empêcher la trop grande présence de son parti pour ne pas être parasitée. Un conseiller de l’exécutif a été particulièrement clair sur les intentions de la majorité vis-à-vis de l’ancien premier ministre en déclarant : « Le seul qui nous casse vraiment les couilles, c'est Édouard Philippe. Mais lui, on va le buter ! ». Il y a quelques jours, le parti Horizons se disait « surpris » de ne pas avoir davantage de « discussion » avec la majorité pour les législatives, le voilà fixé.

  • "Les jeunes sont destinés à devenir des adultes" - Raffarinade

    L'éditorial de Dagda avec la sagesse de Raffarin Révolte à l’issue du 1er tour de l’élection présidentielle. Ceux qui parfois se nomment eux-mêmes « les jeunes » et qui ont voté à 42% pour un candidat de gauche (31% pour Mélenchon), s’insurgent face aux résultats, les accusant de ne pas être les leurs. Ils accusent « les vieux » de leur avoir volé l’élection constatant que 30% des 60-69 ans et 41% des 70ans et + ont voté Emmanuel Macron. La jeunesse s’insurge, les étudiants bloquent les universités de la Sorbonne et SciencesPo Paris pour dénoncer ce choix qui leur est « imposé » entre le Président sortant accusé de mener une « vaste entreprise néolibérale et raciste »* et Marine Le Pen accusée d’être « raciste », tout simplement… C’est donc le retour de la fracture générationnelle : la jeunesse contre la vieillesse, les « millennials » contre les « boomers », les éclairés contre les rabougris. Mais comme disait Raffarin « les jeunes sont destinés à devenir des adultes », lapalissade inutile pour certains, mais nous vivons dans une époque où les évidences n’en sont plus et où il est donc bon de les rappeler. Car oui, ces « jeunes » qui s’approprient le monopole de la jeunesse sont inéluctablement destinés à vieillir, ils grandiront, mûriront, et si leurs valeurs et leurs engagements peuvent rester les mêmes qu’à 18ans, leur vision du monde, de la vie et leurs préoccupations changeront avec l’expérience vécue. Et bientôt ils seront eux-mêmes accusés d’être des vieillards décrépissant par une néo-jeunesse vieillissant de jour en jour. Le 24 avril la leçon fut vite apprise et entre le candidat « néolibérale et raciste » et la candidate « juste » raciste, les jeunes voteront à 61% pour le premier, main dans la main avec leurs ennemis jurés de la vieillesse qui le feront à 71%. Les jeunes sont destinés à devenir des adultes et pour certains la crise d’adolescence ne dure que deux semaines.

  • Emmanuel Macron : malgré la victoire, la fin d'un règne?

    Retour sur les enjeux de la prochaine législatives et sur la possibilité, pour la première fois depuis 15ans, que le Président de la République ne dispose pas de la majorité à l’Assemblée nationale. Depuis la réforme du quinquennat, tous les nouveaux présidents élus ont réussi sans difficulté à obtenir leur majorité à l’Assemblée nationale. Deux raisons principales expliquent cela. Premièrement, les partis élus ont plus de facilité à présenter des candidats dans toutes les circonscriptions électorales grâce à la dynamique qu’ils suscitent. Deuxièmement, il semblerait que les électeurs veuillent donner sa chance au président élu de gouverner en lui accordant une majorité. Cette année pourtant Emmanuel Macron pourrait ne plus avoir de majorité à l’Assemblée. En effet, les Français, ayant déjà accordé une majorité au Président il y a 5 ans, pourraient ne plus vouloir de la même dynamique et opteraient alors pour des candidats d’oppositions. On se dirigerait alors vers une cohabitation. Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, a déclaré vouloir « être élu » Premier Ministre. Pour rappel, le Premier Ministre en France n’est pas élu, mais est désigné par le Président. Ce dernier doit cependant prendre en compte les rapports de force à l’Assemblée. L’Assemblée nationale est composée de 577 députés élus dans autant de circonscriptions réparties sur tout le territoire français. Ce sont donc 577 micro élections présidentielles qui auront lieu en France, chacune pouvant changer la représentation nationale. Ainsi, si un parti d’opposition parvient à obtenir une majorité de députés, il pourra diriger le gouvernement. Mais, le corps électoral étant diviser en 3 blocs principaux, il est possible qu’aucun camp ne parvienne a décrocher une majorité absolue au parlement. Dans ce cas 3 issues sont possibles. La première est la coalition. Les partis devront s’accorder pour former une majorité avec un programme commun de gouvernement comme cela se fait en Allemagne ou en Belgique. La deuxième option est celle du gouvernement minoritaire. Emmanuel Macron peut tenter de gouverner sans majorité au parlement en cherchant des accords pour chaque loi ou en utilisant le 49.3. Cette option est difficile à appliquer et peu probable. Enfin, la dernière solution est celle de la dissolution. Le Président peut décider de dissoudre l’Assemblée déclenchant de nouvelles élections. Option peu probable et risquée car elle serait vue comme un déni de démocratie et risque de diminuer encore le score du parti du Président. Nous n’iront pas plus loin dans l’anticipation ici au risque d’entrer davantage dans la politique fiction. Mais pour la première fois depuis 15 ans, les élections législatives ne sont pas forcément jouées d’avance et peuvent véritablement changer les politiques qui seront menées dans les 5 prochaines années. Alors que l’espoir est grand pour les partis politiques de parvenir à décrocher une majorité aux législatives, une question des plus importantes reste sans réponse : quel sera le taux de participation à cette élection souvent délaissée par les Français ? Ce chiffre est en constante augmentation depuis 1993 avec 31% d’abstentionnistes au premier tour, jusque 2017 qui atteint tous les records avec 51% d’abstention. Cette donnée sera sans nul doute la plus décisive dans cette élection que certains voient comme un troisième tour de la présidentielle.

  • Mélenchon à 22% : le chant du cygne

    Si Jean-Luc Mélenchon vient de décrocher le meilleur score de son histoire, le ciel s'assombri pour l'avenir de son mouvement. Une défaite au goût de victoire pour Mélenchon qui en l’espace de 15 ans à imposer son parti comme la première force d’opposition de gauche. Cependant, avec ses 70 ans et ses 40 années de vie publique, le leader de La France insoumise voit venir le spectre de la retraite politique. Lui qui a fait de La France Insoumise la première force de gauche en partant de rien il y a 15 ans, laisse pourtant derrière lui un mouvement divisé et moins installé électoralement qu’il n’y parait. Si LFI a remporté près de 22% des voix, les enquêtes électorales montrent bien que le mouvement a bénéficié d’une large partie de votes utiles à hauteur de 50%. Cela signifie que la base électorale insoumise n’a en réalité pas changé durant cette présidentielle et demeure aux alentours des 11%. La France Insoumise, géant au pied d'argile La France Insoumise, comme tout mouvement, abrite plusieurs lignes politiques. On retrouve tout d'abord la ligne historique si l'on puis dire, la ligne "républicaine" incarnée par des personnalités comme Adrien Quatennens. Cette ligne est davantage attachée aux principes de laïcité et de respect des valeurs de 1789. Une autre ligne "libérale culturelle" tant à prendre l'ampleur depuis la dernière présidentielle de 2017. Plus axée sur la défense des nouveaux mouvements sociaux tels que le féminisme et l’antiracisme, cette ligne est défendue entre autres par Clémentine Autain et Danielle Obono. Enfin, la ligne dites "populiste" est devenue minoritaire au sein du parti depuis que les personnalités la défendant ont été évincées après 2017. Elle défend l’idée d’un dépassement de la gauche pour «rassembler le peuple». Malgré le fait que ces lignes soient contradictoires idéologiquement, elles parviennent à coexister au sein du parti non sans quelques luttes d’influences internes récurrentes. La ligne dominante de 2017 était sans conteste l’orientation « populiste » désireuse de dépasser l’électorat de gauche pour parler à l’ensemble du peuple français. Cependant, malgré le fait qu’elle permit au parti de réaliser un score remarquable à la présidentielle, les représentants de cette ligne comme Georges Kuzmanovic, furent poussés vers la sortie au profit d’un développement de l’influence de la ligne libérale. On remarque d’ailleurs que la ligne populiste est toujours bien présente chez les électeurs dans leur report de voix non négligeable pour le second tour vers Le Pen. Nul ne doute que si Mélenchon ne parvient pas à bien gérer sa succession et la transition, les luttes d’influence reprendront au risque de voir La France Insoumise se morceler et perdre sa place dominante à gauche. Source sondage : Enquêtes OpinionWay pour CNews et Europe 1, réalisées le 10 avril 2022 sur un échantillon de 5.247 personnes inscrites sur les listes électorales. Marge d’erreur de 0,7 à 1,6 points de pourcents.

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